Faut-il se souhaiter une bonne année ?
Au terme de cette année marquée par l’élection de Trump, le Brexit, les massacres d’Alep et une série d’attentats terroristes, notamment celui de Nice, qui a poussé encore plus loin la barbarie, peut-on se souhaiter une bonne et heureuse année 2017 ? Oui, nous dit Rima Elkouri, qui cite son arrière-grand-mère Philomène, survivante du génocide arménien : « Tant que la mort ne s’approche pas trop, il y a de l’espoir. » Oui, nous dit encore François Cardinal, qui nous invite à ne pas céder à la tentation du repli. Oui, nous dit enfin Marie-France Bazzo, qui elle aussi dans La Presse, nous souhaite des mots plus doux que ceux qui ont marqué 2016.
Pour ma part, je nous souhaite surtout des débats plus sereins. Certes, la victoire du oui au Brexit et l’arrivée de Trump à la présidence des États-Unis, de même que les élections en France et en Allemagne, nous forceront à débattre de l’avenir de notre planète. Comme François, je ne crois pas que l’élite urbaine, la mondialisation, le libre-échange et l’immigration soient « responsables de tous les maux qui affligent le peuple, allant du terrorisme à la délocalisation, en passant par la précarité d’emploi et la disparition des repères démographiques et culturels ». Comme lui, je crois qu’il ne faut pas répondre « à coups de méfiance, de murs et de frontières ». Mais je suis prêt à en débattre. J’espère juste que ces débats nécessaires seront fondés sur les faits plutôt que sur les croyances et les préjugés. J’espère également qu’ils feront reculer cette époque de post-vérité où l’opinion est plus influencée par l’émotion que par la réalité.
Comme Trump mais sans ironie, je souhaite donc à mes alliés comme à mes adversaires, à ceux qui m’applaudissent comme à ceux que j’irrite, une merveilleuse année 2017.