Le premier roman de Rima
Avant de vous parler du premier roman de Rima Elkouri, je vais être honnête avec vous : j’ai beaucoup d’affection pour mon ex-collègue. J’ai d’ailleurs joué un petit rôle dans sa venue à La Presse. Au terme du stage d’été, je trouvais qu’il aurait été stupide de laisser filer un aussi beau talent. Aussi ai-je convaincu mes patrons de lui offrir un poste et persuadé Rima de ne pas accepter l’offre de Radio-Canada. Quand elle a été nommée chroniqueuse quelques années plus tard, malgré son jeune âge, un cadre m’a dit : « Je n’ai rien contre Rima, mais qu’est-ce qu’elle va faire quand elle aura 40 ans ? » J’aurais pu lui répondre : « Elle écrira des livres. »
Cinq ans après « Pas envie d’être arabe », la voilà qui publie son premier roman « Manam ». Dans ce récit, apparemment inspiré par la vie de la grand-maman de l’autrice, une enseignante profite d’un congé scolaire pour se rendre à la frontière de la Turquie et de la Syrie dans l’espoir de faire resurgir le passé de sa famille. Elle nous amène peu à peu, à travers ses recherches et ses rencontres, à découvrir toute l’horreur du génocide arménien, que la Turquie s’entête à nier, un siècle plus tard.