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Archives de la catégorie ‘Voyages – Amérique’

En retour vers le Grand Canyon

Grand Canyon – PDF

En route vers le Grand Canyon 

canyon

Le 5 février 2011, Lise et moi sommes partis pour un voyage de deux mois à bord d’une autocaravane que nous appelions affectueusement La Bête. Le Grand Canyon devait être le point d’orgue de notre voyage. Mais une grande vague de froid a perturbé nos plans. Nous avons bien fini par voir (entrevoir serait peut-être plus juste) ce lieu remarquable et mythique, mais quelques heures seulement, tant le temps était froid et l’endroit glacé.

Ce fut pourtant un périple extraordinaire, un des plus beaux de tous, le plus merveilleux sans doute de notre vie de caravaniers. C’est cette belle aventure que je raconte, sous forme de journal, dans « En route vers le Grand Canyon », un road trip de 68 pages qu’on peut lire en version PDF ci-dessous.  Il n’est pas destiné aux seuls adeptes du caravaning. On y trouve des infos, bien sûr, mais surtout de l’humour, du vécu, des impressions, des états d’âme. On y découvre que deux néophytes, presque nuls en mécanique et pas particulièrement bien organisés, peuvent se lancer dans un grand périple, à l’intérieur d’une boîte de sept mètres, et en ressortir vivants, comblés et heureux.

Au terme d’une longue pandémie qui nous a forcés à rester à la maison, j’ai eu envie de faire revivre ce voyage. Suivez-nous si le cœur vous en dit.

Grand Canyon – PDF

Grand Confinement et voyages

 

Paul et Lise en arrivant à Yosemite.

Je profite du Grand Confinement pour retoucher nos photos de voyage. Elles étaient déjà classées et traitées, car je ne laisse jamais nos clichés s’accumuler dans le désordre pendant nos périples. Chaque jour, j’élimine les prises peu réussies, je recadre et je retouche celles que nous gardons. Je rédige même les légendes. Mais en voyant défiler les photos sur l’écran de veille de mon ordinateur, il m’a semblé que beaucoup manquaient de vivacité et de contraste, notamment celles qui n’avaient pas été traitées avec Google Photos. J’en ai profité pour donner un coup de jeunesse aux souvenirs de voyage des 12 dernières années.

Lise devant un beau trullo de la vallée de l’Itrea.

L’opération m’a permis de revivre le bonheur de nos pérégrinations. Depuis le début de notre retraite, nos déambulations totalisent plus de quatre années complètes. Pendant 20 mois, nous avons même parcouru l’Amérique du Nord sans jamais revenir à Montréal.

Nous avons adoré bourlinguer ! Quand je vois défiler les images de nos périples, j’ai du mal à ne pas être happé par la nostalgie. Nous avons eu beaucoup de chance de voir des paysages aussi magnifiques, des villes aussi superbes. Ce qui me frappe aussi, c’est de voir à quel point Lise et moi avons l’air heureux sur ces cartes postales. Nous affichons le plus souvent un sourire de béatitude, presque d’extase, qui n’a rien de forcé.

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Matins de grâce à Nice

« Quand j’ai compris que chaque matin je reverrais cette lumière, je ne pouvais croire à mon bonheur », a écrit Matisse à son arrivée à Nice, où le grand peintre a choisi de vivre le reste de son existence. On peut le comprendre aisément. Chaque matin depuis que nous sommes arrivés, une lumière généreuse inonde les trois fenêtres de l’appartement que nous avons loué sur le port. Pas question de traîner au lit. Dès que le réveil sonne à 8 h (pour moi c’est les aurores), nous nous préparons à aller nous balader sur la colline du Château.

Elle est située tout juste derrière l’immeuble où nous logeons. Pour ceux qui connaissent Montréal, c’est comme si nous étions au pied du mont Royal. La différence, c’est qu’ici, même en février, il y a des fleurs dans la colline, des feuilles dans les arbres et des oiseaux qui chantent. L’hiver niçois, il faut bien le dire, est bien doux comparé au rude hiver montréalais, auquel, malgré mon grand âge, je ne me suis jamais habitué.

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La vie après le caravaning

Lise et moi à notre arrivée à Yosemite. « Comme on a l’air heureux ! » me dit-elle.

Il y a trois ans, presque jour pour jour, nous sommes revenus en catastrophe de la Floride. Même si l’État des petits vieux nous ennuyait un peu, nous y aurions passé volontiers la fin de l’hiver. Mais comme je l’avais expliqué à l’époque, le lit mural de notre autocaravane était resté coincé dans une position qui ne nous permettait plus de l’utiliser. Les deux premiers mécanos consultés nous avaient avoué ne pas pouvoir faire grand-chose (euphémisme qu’on peut traduire sans se tromper par « rien ». Chez Horizons Lussier, le concessionnaire Leisure pour le Québec, on m’avait confirmé par téléphone que ce type de réparations était généralement compliqué. Et coûteux.

Bien entendu, reprendre la route du nord avant la fin de l’hiver n’est pas une décision qu’on avait prise de gaieté de cœur, les larmes de ma campagne peuvent l’attester. Il a fallu hiverniser la bagnole en catastrophe et mettre le cap vers le froid, pour la première fois en six ans, en espérant que le ciel ne nous tombe pas sur la tête.

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Café et politique

Un café à Noches, dans l’État de Washington.

Si je n’ai pas écrit depuis quelque temps, c’est que je me suis consacré à corriger pour la énième fois le récit de notre grande virée en caravaning sur les routes de l’Amérique du Nord. Nos aventures et mésaventures avaient d’abord été publiées chaque semaine sur le site web de la revue Camping Caravaning. J’ai refondu les carnets de l’époque pour en faire un livre. Reste à trouver un éditeur ; je m’y remets cet automne.

J’en ai profité, bien entendu, pour peaufiner encore davantage le style ; je ne peux m’en empêcher. Mais ce n’était pas le but premier de cette nouvelle relecture. Je cherchais plutôt à éliminer les détails inutiles, les éléments redondants, les blagues qui tombent à plat avec le recul.

Un ami à qui j’avais fait lire la version précédente m’avait souligné que j’insistais un peu trop sur la poursuite du bon café. Je dois lui donner en partie raison. Il est vrai que ma quête du parfait expresso ou du parfait cappuccino frôle l’obsession. Cela dit, j’estime que le bon café, comme le bon thé du reste, est une caractéristique d’une société où il fait bon vivre.

Avec le recul, je m’aperçois que les États où le café avait un goût de pipi de chat ont voté pour Donald Trump en 2016. J’imagine d’ailleurs mal ce gros bouffeur de hamburgers avec une petite tasse d’expresso à la main. En revanche, les États où l’on pouvait facilement trouver un café digne de ce nom, comme ceux de la côte Ouest, sont restés fidèles aux démocrates. Ce n’est sans doute pas un hasard.

Ces observations valent pour les États-Unis. Je n’oserais pas les généraliser. D’autant que l’Italie, où le café est excellent partout, a élu il y a quelques mois un gouvernement composé de populistes et, pire encore, de racistes. Force est de constater que la xénophobie n’est pas soluble dans la caféine, même de première qualité.

Un hiver facile, qu’ils disaient

Pendant notre séjour de trois mois au royaume des snowbirds, on n’a cessé de nous dire que l’hiver était facile cette année chez nous. C’était sans doute vrai, mais depuis notre retour rien n’est plus faux. Nous étions à peine sortis de notre Grande bleue qu’une vague de froid, la première de l’année, s’abattait sur le Québec. Passer brusquement de plus 20 à moins 25 degrés Celsius a constitué une initiation assez brutale à l’hiver québécois.

Depuis, nous avons connu d’autres grands froids, mais aussi de la neige, de la pluie, du grésil et du verglas. Bref, depuis notre arrivée, nous avons eu droit à tout ce qu’on déteste l’hiver : le froid, bien sûr, mais aussi les trottoirs givrés, la sloche au coin des rues, l’humidité qui nous transit, les vents polaires qui s’engouffrent entre les gratte-ciel et trouvent des failles dans nos vêtements. À quelques reprises, quelques minutes après avoir mis le nez dehors, on s’est dit que la course que nous avions projetée, après tout, pouvait attendre. Un jour, c’était à cause du froid; le lendemain, de la pluie; le surlendemain, du froid encore. Rien pour nous réconcilier avec l’hiver quoi!

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Bye, bye, Florida !

Sur le chemin du retour.

Sur le chemin du retour.

Nous étions très contents de quitter le Naples RV Resort. Mais nous n’avons pas été très heureux d’arriver au Gulfair Resort, à Fort Myers Beach. J’ai dit à Lise : «Je crois que nous ne pourrons descendre plus bas.» Difficile d’imaginer en effet plus affreux et plus quétaine. D’autant que les pluies des derniers jours avaient donné au terrain un maquillage de boue qui l’enlaidissait encore plus. «J’aimerais mieux retourner au Québec que de continuer à fréquenter des endroits pareils!» ai-je ajouté.

Étais-je visionnaire? Toujours est-il que, quatre jours plus tard, nous avons été contraints de reprendre la route du nord. C’est que le lit mural de notre autocaravane est resté coincé dans une position qui ne nous permettait plus de l’utiliser. Nous n’aurions même pas pu nous coucher en position debout comme Papa et Maman dans La petite vie. Les deux premiers mécanos consultés nous ont avoué ne pas pouvoir faire grand-chose. J’ai téléphoné chez Horizons Lussier, le concessionnaire Leisure pour le Québec, où on nous a confirmé, avec autant de gentillesse que d’honnêteté, que ce type de réparations était généralement compliqué.

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Record de pluie et docteur $US

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Carole, une voisine, vient de m’envoyer les statistiques : «Il est tombé 12,98 pouces de pluie en janvier, lance-t-elle. Le record de 1991 était de 7,95 pouces et la moyenne est de 1,94 pouce… Conclusion : un mois de janvier des plus pourris… Vive la Floride !!!» Carole et son mari Alain ont été nos compagnons d’infortune pendant 31 jours au Naples RV Resort. Ils occupaient un emplacement particulièrement boueux, on l’on voyait leurs deux vélos émerger au milieu d’une grande flaque d’eau derrière leur belle autocaravane.

Les chiffres accablants de janvier m’ont pourtant fait plaisir. Ce n’est pas que je me complaise dans nos malheurs de caravaniers. Mais en me relisant parfois, il m’arrive de me trouver moi-même râleur. Les données de notre voisine m’incitent donc à croire que j’avais quelques bonnes raisons de me plaindre. Plus de douze pouces au lieu de deux, c’est, si je compte bien, six fois plus que d’habitude. Je pouvais bien trouver le camping marécageux et le temps moche. J’aurais même pu, dans les circonstances, me lamenter davantage, il me semble.

D’autant, je vous le rappelle, que j’ai été malade. Je veux bien croire qu’une infection urinaire, ce n’est pas un infarctus. N’empêche que, même si ce n’est pas mortel, c’est douloureux. Il faut se faire soigner ; ça ne passe pas juste en priant.

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Un mois au même endroit

La plage était difficilement accessible.

La plage était difficilement accessible.

En arrivant au Naples RV Resort, on ne craignait pas seulement que le lieu ne soit pas à la hauteur de nos attentes. On redoutait tout autant la durée du séjour. Durant les 18 mois où nous avons parcouru l’Amérique du Nord, nous ne sommes jamais restés un mois au même endroit. En fait, nous n’avons jamais dépassé 15 jours, et encore, ce fut exceptionnel. La plupart du temps, nous ne restions que quelques jours, voire un seul. C’est ce qui nous plaît le plus dans le caravaning : rouler et découvrir. Mais la Floride s’y prête mal.

naples - resortAlors, un mois dans un «resort», c’était tout un défi. Nous avons survécu. Certes, chaque fois que notre voisin immédiat s’est installé dans son abri-cuisine pour écouter du rap, à deux pas de nous, nous avons levé les yeux au ciel. Nous avons même songé à demander un autre emplacement. Mais, outre qu’ils n’étaient pas nombreux, nous n’étions pas certains d’améliorer notre sort. Notre voisin n’est pas le seul, en effet, à écouter sa musique sans écouteurs.

Cependant, nous avons trouvé notre rythme de croisière. Nous avons quelquefois quitté notre camping pour nous rendre au centre-ville de Naples, toujours agréable. Outre la 5e Avenue, que je vous ai vantée, nous avons découvert la 3e Rue, tout aussi cossue. De temps à autre, nous sommes allés faire des courses chez Monsieur Walmart ou chez Madame Costco, où il y avait toujours foule, même le lundi matin, et où certains clients conduisaient leur gros panier comme s’il s’agissait d’une formule Un. Je déteste ces lieux, mais je retrouve mon sourire à la caisse, dollar canadien oblige.

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