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Archives de la catégorie ‘Voyages – Québec’

Le calme et la tempête

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Hier, nous avons eu une fin du jour inattendue. C’était le calme avant la tempête. Tout d’un coup, le soleil a coloré l’horizon de jolies couleurs roses, bleues et rouges. On a fait « wouah ! » et on a cliqué avec nos cellulaires.

Mais ce matin, quand nous nous sommes levés, c’était la tempête annoncée. Moins forte que prévu cependant. Même qu’il ne pleut déjà plus. Le vent toutefois reste fort, les rafales pouvant atteindre 86 km/h. Nous sommes très heureux d’avoir mis au garage, hier, avec l’aide précieuse de notre fils Antoine, tous les objets susceptibles de se transformer en objets volants plus ou moins identifiés. Le spectacle de la mer déchaînée, devant nos fenêtres, est impressionnant.

Comme il ne pleuvait plus, Lise et moi sommes allés marcher jusqu’au quai de Newport, dont on nous a interdit l’accès. « Trop dangereux ! » nous a dit quelqu’un de la sécurité publique. De fait, les rafales étaient parfois violentes. J’ai dû retenir ma petite épouse à quelques reprises pour qu’elle ne s’envole pas. D’autant qu’elle est naturellement un peu « flyée ». Quant à moi, le pneu que je traîne maintenant autour de la taille prévient toute envolée, sauf oratoire, bien entendu.

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Le bonheur loin du bruit

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Lise a pris cette photo du lever du jour à la Pointe-au-Genièvre.

La Presse a publié quelques-unes de la centaine de lettres suscitées par mon texte « Ma voisine est une terrasse », où je me plaignais du tapage engendré par le restaurant de l’autre côté de la cour. Je conclus de ces réactions que, dans notre société, il est bien difficile d’échapper au bruit.

Christian Bissonnette, par exemple, qui croyait avoir découvert le lieu idéal dans un boisé tranquille, déplore que son nouveau voisin, un médecin fraîchement divorcé, fasse bruyamment la fête. Simon Roby abonde dans le même sens. « À Saint-Jérôme, j’ai les tondeuses, les souffleurs à feuilles, les partys privés et j’en passe. J’ai hâte d’être vieux, à ma retraite, pour m’en aller loin. Très loin. Trèsssss loin. »

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L’humeur au beau fixe

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Nous terminons notre premier mois en Gaspésie et l’humeur est toujours au beau fixe. Le temps, en revanche, l’est un peu moins. Nous avons connu en fin de semaine trois jours de pluie, parfois forte. Mais ici, le mauvais temps n’est jamais ennuyant. Il peut même devenir spectaculaire. Pendant ces trois jours, nous avons vu la mer, fort calme jusque-là, se soulever, les vagues atteignant quelques mètres avant de venir se fracasser lourdement sur la plage. Nous avons vu le brouillard apparaître, tantôt léger et éphémère, tantôt sombre jusqu’à masquer complètement l’océan.

La veille, une pleine lune avait surgi de la mer, éclairant un ciel presque sans nuages et traçant un sillon rougeâtre sur l’océan. Dimanche soir, c’est une lune décroissante, mais encore fort belle, qui est apparue à travers les nuages, créant cette fois des éclats blancs et brillants.

Devant nous, le paysage change constamment. Les plus impressionnants sans doute sont ceux du matin, au lever du soleil. Je les rate trop souvent, sauf quand c’est l’heure où je me rends à la salle de bains, mais ma compagne en est éblouie chaque matin. Le soir, le soleil tache de rose les nuages à l’horizon. C’est l’heure où nous nous rendons souvent au quai, d’où on voit le soleil se fondre doucement dans les collines derrière Newport.

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Les fresques de la nature

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Voilà quinze jours que nous sommes installés à Newport et l’émerveillement ne tarit pas. Bien au contraire. Comment le pourrait-il d’ailleurs ? Nous nous réveillons en regardant la mer et nous nous couchons en entendant sa voix. Ce n’est jamais le même spectacle. Selon qu’il y ait des nuages ou non, qu’ils soient plus ou moins épais, selon qu’il vente ou non, selon qu’il pleuve ou non, l’océan se métamorphose et la fresque que la nature peint sous nos yeux se modifie sans cesse. Chaque jour, nous avons droit à de nouveaux chefs-d’œuvre.

Prenez le vent. Tantôt il s’efface, laissant juste un grand lac tranquille, semblable à ceux des Laurentides ou des Appalaches, mais qui n’aurait pas de confins. Puis le vent réapparaît, faisant frissonner la surface de l’eau. Tantôt au contraire, il s’amplifie, provoquant des vagues qui viennent se fracasser plus ou moins fortement sur la plage. Ou prenez les nuages. Tantôt légers, tantôt sombres, ils adaptent toutes sortes de formes dont la couleur se modifie selon l’intensité du soleil ou selon l’heure du jour. La mer peut prendre cinquante nuances de bleu, auxquels viennent se mêler toutes les gammes de rouge, d’écarlate, de rose, d’orange ou de jaune.

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En Gaspésie pour deux mois

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Ce qui nous a frappés en arrivant à Newport, où nous séjournerons jusqu’à la fin d’octobre, ce n’est pas tant la vue que le silence. Il faut dire que, côté bruit, nous avons été gâtés depuis que nous avons emménagé à Humaniti, dans le Quartier international. Il y a d’abord eu des mois de travaux inachevés, où nous étions réveillés dès 7 h, quand ce n’était pas plus tôt.

Les travaux venaient à peine de se terminer que le restaurant h3 lançait sa terrasse au-dessus des bureaux du complexe, juste à la hauteur de notre appartement du 8e étage. Plutôt sympathique cette terrasse jusqu’à ce que ses propriétaires aient la mauvaise idée, comme je l’ai écrit dans un précédent carnet, d’y inviter un DJ. Depuis, du jeudi au samedi, de 18 h à 23 h, il nous a fallu supporter cette musique qui sonne comme de vieilles casseroles attachées derrière une automobile. On nous avait promis que le son serait calibré de façon à respecter la tranquillité des riverains. Mais il me paraît plutôt programmé pour retenir une clientèle festive tard en soirée.

Quand nous avons loué notre appartement, nous avions le choix entre le coin sud-est et le coin sud-ouest. Le premier était un peu plus grand et son séjour encore plus spectaculaire, mais nous avons opté pour le second parce qu’il comprenait deux balcons alors que l’autre n’en avait aucun. Il m’arrive parfois de le regretter. D’autant que les balcons, si plaisants soient-ils, donnent sur la rue Viger, passante et bruyante.

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Quatre jours à Québec

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J’aime beaucoup faire cette blague : « Québec, c’est merveilleux pour trois jours. L’ennui, c’est que j’y ai passé 25 ans. » Désormais, quand je retourne dans notre capitale dite nationale, ce n’est jamais pour longtemps. Cette fois pourtant, Lise et moi avons poussé le bouchon un peu plus loin : nous avons réservé une chambre pour quatre jours au Concorde. Pourquoi quatre ? Je ne m’en souviens pas trop. Ah oui ! Parce que ma compagne ne voulait pas reprendre la route un dimanche.

Dans quelques semaines, cela fera 30 ans que j’ai quitté cette ville où j’étais venu étudier et où je suis resté pour travailler au Soleil pendant 22 ans. Québec a beaucoup changé depuis, j’en conviens sans mal.

Comparée à la métropole, la capitale est plus jolie, plus propre aussi. Quand j’habitais Québec, c’était déjà la plus belle ville de la province. Mais sous l’influence du maire L’Allier, élu dans les mois qui ont suivi mon départ, elle n’a cessé de s’embellir. La prospérité de la capitale a sans doute contribué aussi à son enjolivement. Mais L’Allier avait prédit que la beauté engendrerait la richesse. C’était audacieux pour l’époque, particulièrement après le règne du maire Lamontagne, un moderniste qui, comme Drapeau à Montréal, ne jurait que par le développement à tout prix.

Québec est assurément moins bruyante également. C’est sans doute parce qu’il y a moins d’autos. On se sent rarement agressé par le bruit quand on circule sur les trottoirs. Il y a, bien sûr, quelques crétins qui, comme à Montréal, font rouler leurs bolides en faisant le plus de bruit possible. Mais en général, on se demande pourquoi la CAQ tient tant à son troisième lien tant les autos sont là-bas si peu nombreuses.

Tout un contraste avec Montréal où, par un jeudi après-midi d’été pourtant tranquille, il nous a fallu plus de 30 minutes pour franchir les cinq kilomètres qui séparent la rue de Bleury du pont Jacques-Cartier. Trop de travaux, bien sûr, mais surtout trop de véhicules. L’ex-maire Coderre, s’il est réélu, n’y pourra rien. Tout comme la mairesse Plante, il n’a pas le pouvoir d’enlever des autos.

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De gîte en gîte

La salle à manger de l’auberge Wanta-Qo-Ti, à Escuminac.

N’ayant plus d’autocaravane, nous avions choisi cette année de nous arrêter dans des chambres d’hôtes, mieux connues au Québec sous l’appellation bed and breakfast. C’est une expérience que nous n’avions pas faite depuis une vingtaine d’années. On nous avait dit que ces gîtes s’étaient beaucoup améliorés depuis. C’est vrai, en tout cas si l’on se fie aux trois dans lesquels nous nous sommes arrêtés.

Le premier, Comme au premier jour, à Saint-Pacôme, tenait même plus de l’auberge que de la chambre d’hôtes. On y trouvait, outre quatre luxueuses chambres à l’étage, un restaurant-café et une petite boutique au rez-de-chaussée. Tout y est joli et tout était bon. Mais les prix étaient plutôt élevés et le service un tantinet guindé. Généralement, dans ce type d’établissement, on s’attend à plus de convivialité.

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En route vers la Gaspésie

Combien y a-t-il de haltes routières sur la 40 entre Trois-Rivières et Québec ? Si vous avez répondu zéro, vous gagnez un mauvais café à la prochaine halte où vous vous arrêterez. Il nous a donc fallu sortir de l’autoroute pour manger les bons sandwichs que Lise nous avait préparés, justement pour ne pas avoir à quitter la route.

Une fois sur la 20 en direction de Rivière-du-Loup, les choses s’améliorent un peu. Il y a trois haltes après Québec. Mais une est fermée en raison de travaux qui risquent de s’éterniser et l’autre est située à deux pas de Rivière-du-Loup. Il est donc préférable de ne pas boire trop de thé vert ou toute autre boisson qui fait faire pipi.

À partir de la vallée de la Matapédia, en revanche, les haltes sont nombreuses, les municipalités ayant pris la relève de notre gouvernement radin. Rien à voir, bien sûr, avec les grandes haltes de l’Ontario, avec station-service, casse-croûte et grandes toilettes. Mais au moins, il y a des tables à pique-nique, des arbres, parfois un beau cours d’eau et à l’occasion, quand les budgets le permettent, des toilettes qui ne sentent pas mauvais.

Heureusement, les paysages sont beaux et les gens sont si gentils. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les Français, nombreux à venir chez nous, qui n’arrêtent pas de répéter combien nous sommes fins. Au début, je trouvais qu’ils beurraient un peu épais. Mais au cours de ce voyage, j’ai essayé de nous voir à travers les yeux des Cousins, et je dois admettre qu’ils ont parfaitement raison. Partout où l’on passe, les gens sont extraordinairement accueillants. Même quand vous leur dites que vous venez de Montréal, ils ne se départissent pas de leur sourire. C’est vous dire.

Le destin

Quand nous avons pris la route, l’attentat de Barcelone venait de se produire. Je me suis dit qu’à Chandler, notre destination, on ne risquait pas d’être percuté par une camionnette-bélier qui zigzague en essayant d’envoyer en enfer le plus grand nombre d’impies. Tout au plus faudrait-il se méfier des camionnettes conduites par des jeunes à casquette, épris de vitesse et chargés de testostérone. Mais le risque, il faut bien le dire, reste minime.

N’empêche que même en Gaspésie, le destin peut frapper. En regardant les nouvelles mercredi, j’ai appris qu’un touriste français se rendant aux chutes à Picot, près de Matapédia, avait reçu une balle en pleine tête. La police détient un suspect. Imaginez le drame que la compagne de l’homme tué a vécu. On l’imagine marchant joyeusement dans les bois vers de jolies chutes par une splendide journée d’été. Puis soudain, une détonation, son amoureux s’écroule, le sang jaillit de sa tête. L’horreur absolue !

Elle est parfois bizarre, la vie.

Après la pluie

L'extrémité de la péninsule de Forillon.

L’extrémité de la péninsule de Forillon.

Après une semaine de pluie, il faut bien l’avouer, nous avons commencé à désespérer de la Gaspésie. Je parle de la pluie, mais il ne faudrait pas oublier le froid. Eh oui, pendant que les médias n’en avaient que pour la canicule à Montréal, on grelottait dans la péninsule, où en plein mois de juillet, le mercure refusait le franchir la barre des 15 degrés, le jour ; alors, imaginez la nuit. «Je ne suis pas prêt de revenir!» a même lancé Lise dans un moment d’abattement. Je n’osais pas me l’avouer, mais je n’étais pas loin d’entretenir les mêmes sombres pensées.

Puis, le soleil a fini par revenir, d’abord timidement, et les températures ont fini par remonter, osant s’aventurer au-delà des 20 degrés. Les Gaspésiens ont même commencé à se plaindre de la chaleur, ce qui nous a bien fait sourire. On était loin de l’Inde pendant la mousson, voire de la Floride en hiver, mais il faut le reconnaître, le temps était confortable.

La Gaspésie, sous le soleil, se métamorphose. Autant elle peut paraître grise et tristounette, autant elle se met à irradier lorsque le bleu de la mer apparaît dans toute sa splendeur.

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Pas de répit pour les essuie-glaces

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Nous avons repris la route avec les vacanciers de la construction et, Québec oblige, avec la pluie. De Montréal à Rimouski, où nous sommes arrêtés le premier soir, il a plu sans arrêt. Pas de répit pour les essuie-glaces, condamnés à fonctionner sans arrêt, tantôt vite, tantôt lentement, selon l’intensité.

«Vous allez avoir une vue magnifique sur le fleuve», nous a lancé avec enthousiasme la préposée à l’accueil du camping de l’Anse. Mais le lendemain, les nuages étaient si denses qu’on ne voyait même pas l’immense Saint-Laurent qui coulait quelques centaines de mètres devant nous. Au moins il ne pleuvait pas, de sorte que nous avons pu décamper sans nous faire mouiller.

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