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Archives de octobre, 2022

Le bonheur à L’Île-des-Sœurs

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Nous sommes à L’Île-des-Sœurs depuis moins d’une semaine, mais nous y sommes déjà bien installés. Et heureux !

Le déménagement, pourtant, avait mal commencé. D’abord, les déménageurs sont arrivés en retard. Et surtout, les gestionnaires d’Humaniti avaient changé la façon de procéder : plus question de laisser un camion en face de l’immeuble. Ça fait mauvais genre, sans doute. Il fallait désormais garer le véhicule dans la cour intérieure, près du monte-charge de l’hôtel. Ce qui obligeait les déménageurs à descendre les meubles et les boîtes au sous-sol, à les transporter de l’autre côté du grand stationnement intérieur, puis à les mettre dans le monte-charge pour finalement les déposer dans le fourgon. Bref, une procédure sans bon sens, qui allongeait considérablement le temps.

île2À tel point qu’il était déjà 14 h 30 quand nos deux hommes, qui avaient travaillé pendant cinq heures sans même s’arrêter pour manger, ont fini par déposer le dernier objet dans leur camion.

L’ennui, c’est qu’au Vistal où nous nous en allions, nous avions réservé la plage horaire de 13 h à 17 h. J’appelle en catastrophe la responsable de la copropriété. Elle est prête à prolonger le temps qui nous est imparti jusqu’à 18 h, mais pas une minute de plus. Ça paraît à tout le monde un peu juste. Heureusement, nos deux costauds sont particulièrement zens. Contre un supplément très raisonnable, ils acceptent de venir décharger le camion le lendemain matin. Au Vistal, on nous accommode en nous réservant une chambre d’invités pour la nuit. Et comble de bonheur, ma sœur Jocelyne et son mari Guy nous reçoivent divinement à souper ! De quoi nous serions-nous plaints ?

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Qu’est-ce que le «doomscrolling»?

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Le Monde a consacré un article très intéressant à ce qu’on appelle le « doomscrolling ». Que cache ce mot étrange ? C’est « le sentiment de ne pas pouvoir s’empêcher de faire défiler indéfiniment des contenus multimédias anxiogènes ». Une surconsommation toxique qui, selon Wikipédia, peut « entraîner des réponses néfastes chez certains individus ».

Oublions un moment les conséquences pour nous concentrer sur le mot. Sans être un phobique des anglicismes, « doomscrolling » m’apparaît comme un terme lourd et peu clair, qui de surcroît s’intègre mal à notre langue. À preuve, Le Monde parle dans son titre, pour étoffer le mot, d’un « ascenseur émotionnel ». C’est évocateur, mais à mon avis, pas très précis. L’Office québécois de la langue française propose « défilement morbide ». « L’adjectif morbide, peut-on lire dans son Grand Dictionnaire, se rapporte tant à l’aspect malsain de ce comportement qu’à son potentiel pathologique et au caractère négatif des articles consultés. » Va donc pour « défilement morbide ».

Ces précisions langagières étant faites, revenons à la description brillante que le grand journal français fait du « défilement morbide ». « Dans les transports, dans la file d’attente du supermarché, dans l’ascenseur, dans le confort d’un canapé ou l’intimité d’un lit, les contenus défilent d’un mouvement machinal du pouce ou de l’index quasi automatique. Sur Facebook, Instagram, TikTok ou Twitter, ils s’égrènent inexorablement : images de la guerre en Ukraine, chiffres de la pandémie de Covid-19, articles déchiffrant le dernier rapport du GIEC, commentaires alarmés sur l’état du paysage politique. Le plus souvent, aucune émotion ne transparaît sur le visage de l’utilisateur ; mais, en son for intérieur, la curiosité ou l’ennui le cèdent parfois à l’appréhension, voire à l’angoisse la plus pure. Qu’importe : il continue. » Et il peut continuer longtemps, car ce ne sont pas les mauvaises nouvelles qui manquent en ces temps troubles où l’ultradroite est partout en pleine ascension.

Quant à moi, j’arrive à ne pas continuer. Mieux encore : souvent, je ne commence même pas, conscient que ce défilement morbide ne m’apporte rien de bon.

Mes maîtres stoïciens m’ont d’ailleurs imposé une diète sévère pour contrer l’infobésité. J’avais pris une longueur d’avance en ne regardant pas un seul bulletin de nouvelles depuis deux ans. Quel soulagement ! Pour ce qui des médias écrits, je reste, pour le moment du moins, abonné à La Presse, au Monde, au New York Times, au Corriere della Sera et à L’actualité. C’est beaucoup, je sais. Mais je me contente désormais de butiner de l’un à l’autre, à la recherche d’articles susceptibles de m’aider à comprendre le monde complexe et parfois déprimant dans lequel on vit. Pour le reste, je jette un œil aux titres, sans plus.

L’univers ne s’en porte pas plus mal, et moi, je me sens tellement mieux !

Ma championne !

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Lorsque Lise a fêté ses 75 ans, Étienne lui a proposé de participer à une épreuve de 10 km en sa compagnie, en 2022. Le défi m’a inquiété un peu. Certes, ma compagne franchissait déjà allègrement 5 km quatre à cinq fois par semaine. Pas mal pour une femme de son âge, d’autant qu’elle avait commencé à courir seulement une dizaine d’années plus tôt. Mais je craignais que les 5 km supplémentaires ne deviennent les 5 km de trop.

Je n’ai pas eu le temps d’en souffler mot : la mère et le fils étaient déjà inscrits aux 10 km de Lachine pour le mois d’octobre. Mon amoureuse avait l’été devant elle pour effectuer ce saut quantique.

Si j’entretenais quelques doutes quant à l’entreprise, je n’ai jamais eu la moindre incertitude quant à la détermination de mon amoureuse. Les yeux rivés sur son programme d’exercice, elle est passée progressivement, à raison de cinq jours d’entraînement par semaine, de trente minutes de course à plus de soixante. Qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, qu’il fasse chaud ou qu’il fasse froid, elle sautait dans ses chaussures de course et revenait pour le petit déjeuner. Je ne saurai jamais si une tempête tropicale aurait pu la faire dérailler de sa détermination, car le matin où Fiona s’est déchaînée sur la Gaspésie était un jour de congé. Mais je peux vous dire que même les jours où nous avons voyagé de Montréal à Newport, puis de Newport à Montréal, elle n’a pas renoncé à son entraînement. Avant que nous nous mettions en route, les 50 ou 60 minutes de course étaient avalées. Si tous ces kilomètres faisaient engraisser, cela paraîtrait. Mais il semble que ce soit le contraire, puisque ma petite épouse ne fait pas 50 kilos.

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La voix des chefs

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N’ayant pas regardé un seul bulletin de nouvelles depuis plus de deux ans et n’ayant pas non plus suivi les deux débats, je découvrais la voix de quatre des chefs de parti pour la première fois hier soir.

Éric Duhaime m’est apparu posé. Pas d’amertume malgré sa propre défaite et celle de tous ces candidats. Loin du ton hargneux d’une Marine Le Pen, le chef conservateur a critiqué avec raison un système électoral où un parti qui récolte 13 % des voix n’obtient même pas un député. Bref pour moi, une belle surprise même si je ne partagerai jamais les idées libertaires de son parti.

Puis est venue « la Madame », comme l’a appelée M. Legault. Une belle Madame, Dominique Anglade, avec un sourire d’autant plus radieux qu’elle venait, comme ont dit les analystes, de « sauver les meubles » en conservant les circonscriptions anglophones et allophones de Montréal. Quelques pièces seront cependant bien vides. Celles, par exemple, du Saguenay-Lac-Saint-Jean ou de la Gaspésie, où les libéraux n’ont même pas obtenu 5 % des voix. Chez les francophones, il n’y a plus guère que les apatrides de mon espèce qui votent encore pour les libéraux.

Si le discours de Mme Anglade, qui se voulait rassembleur, était sympathique, il contenait aussi de grands vides. Que veut le Parti libéral pour le Québec ? Après des semaines de campagne, mystère !

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