« Dunkerque » : grand film et petite histoire
Le film de Christopher Nolan raconte un épisode important mais méconnu de la Seconde Guerre mondiale. Au printemps 1940, après la capitulation de la Belgique et l’écroulement de la ligne Maginot, 400 000 soldats alliés sont pris au piège près de Dunkerque, dans le nord de la France. Leur seul espoir, gagner la Grande-Bretagne par la mer. Le commandement anglais n’est pas très optimiste. Mais l’évacuation est un grand succès : contre toute attente, 338 000 hommes, dix fois plus qu’espéré, parviendront à s’embarquer, sous les bombes allemandes.
C’est le miracle de Dunkerque, comme l’appelle le Paris Match. Il est dû, bien entendu, au courage et à la débrouillardise des Britanniques, qui sont parvenus à réunir 750 bateaux, des yachts de luxe aux petits voiliers, pour aller chercher les soldats entassés sur la rive française de la Manche. Mais cette « débâcle victorieuse » n’aurait pas été possible sans le courage des Français, qui se sont vaillamment battus pour protéger l’évacuation de leurs alliés. Le prix de leur fait d’armes a été lourd : 18 000 morts et 34 000 soldats faits prisonniers à Dunkerque.
De cet héroïsme, pas une image, pas même un petit mot dans Dunkerque. Tout au plus mentionne-t-on que les Français résistent aux Allemands pendant que les Britanniques embarquent les leurs en premiers. Comme hommage, on a vu mieux.