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Archives de la catégorie ‘Voyages – France’

Paris sans magie

Vu de notre appartement, le ciel de Paris était bien gris ce matin.

Le feu est sur le point de virer au rouge. Une mère et son enfant à trottinette traversent néanmoins l’intersection, sans doute pour rejoindre le mari, déjà rendu de l’autre côté. En sens inverse, un motocycliste appuie violemment sur son klaxon tout en fonçant sur la mère et l’enfant, qu’il frôle intentionnellement, histoire sans doute de leur apprendre la vie dans la métropole. Lise et moi, on se regarde incrédules et un brin découragés.

C’est un acte individuel, bien sûr ; je me garderai donc de généraliser. Reste que cette scène décrit bien, à mes yeux, l’atmosphère viciée de Paris cette année. Il y a dans l’air, outre les particules fines qui piquent les yeux et font tousser, un fond d’agressivité qu’on sent un peu partout, particulièrement dans les rues.

Lorsqu’un feu passe au vert, par exemple, si le premier conducteur a le malheur d’être un peu distrait ou un peu lent, ne serait-ce qu’une seconde ou deux, il se fait inévitablement klaxonner. Ce qui frappe quand on marche dans Paris, outre le bruit irritant des motos, qui foncent comme des dingues à travers les autos, c’est ce concert incessant de coups de klaxon. Je ne suis pas sûr qu’Yves Montand chanterait encore : « J’aime marcher sur les grands boulevards. » Il y encore « tant de choses à voir », certes. Mais quand on est piéton, il faut faire gaffe au coin des rues, où les motards ne respectent pas notre priorité. Les automobilistes, eux, s’arrêtent, mais à condition que le feu soit rouge. Aux passages piétons, vaut mieux rester prudent.

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Notre-Dame de Paris brûle !

Photo AFP

Nous sommes passés tout près de Notre-Dame hier en nous rendant aux Halles. Avoir su, nous aurions fait un petit détour par l’île de la Cité pour lui faire nos adieux. Nous serions même allés admirer son intérieur, ce que nous n’avons pas fait depuis fort longtemps. Chaque année, on se disait, on y va. Mais chaque fois, la queue formée sur le parvis par les touristes venus du monde entier nous décourageait, et on passait notre chemin. On y a tant à voir à Paris.

Hier soir à la télé, tous les intervenants ont répété que Notre-Dame était le cœur de la cité. Ne dit-on pas d’ailleurs : Notre-Dame de Paris ! C’est un cliché, bien sûr, mais qui contient une part de vérité. Ce magnifique édifice, immortalisé par la littérature, le cinéma et même la comédie musicale, trônait en effet en plein centre de Paris. La Ville Lumière a heureusement d’autres cœurs, dont la tour Eiffel, le Louvre et les Champs-Élysées. Mais sa cathédrale à demi détruite, Paris ressemblera désormais à un grand brûlé.

Je la croyais pourtant indestructible, cette grande cathédrale, qui, vieille de presque neuf siècles, avait survécu à la Révolution française, à Hitler et aux deux guerres mondiales. Elle me semblait immortelle, particulièrement lorsque je la voyais de face, tellement ses deux tours sont imposantes.

Moi, je l’aimais beaucoup vue de l’arrière, sans doute parce que c’est l’image qu’on en avait quand on marchait le long de la Seine, rive droite ou rive gauche, en direction du centre. De dos, Notre-Dame était moins impressionnante mais plus en dentelle, grâce aux arcs-boutants de la nef. Tirant profit de ce bel arrière-plan, Lise avait fait de moi une photo dont je me suis servi comme profil sur Facebook.

Même à Montréal, la nouvelle m’aurait touché, car Notre-Dame appartient au patrimoine architectural, culturel et religieux de l’humanité. Mais être si proche du sinistre est plus bouleversant encore. C’est les larmes aux yeux que j’ai écouté pendant quelques heures le reportage de France 2.

Seul le tweet de Trump m’a arraché un sourire. Quel expert en tout que ce Donald, notamment en matière d’incendie ! Après avoir suggéré, pour prévenir les feux meurtriers en Californie, de balayer les feuilles dans la forêt, comme le feraient les Norvégiens, le voilà recommandant d’envoyer rapidement des Canadairs pour sauver Notre-Dame. Comme a plaisanté un lecteur du blogue de Richard Hétu, on imagine ces gros bombardiers d’eau volant sous les ponts de la Seine pour refaire le plein avant d’aller survoler dangereusement l’île de la Cité, en plein centre d’une mégapole. Je suggère donc qu’on nomme Donald chef des pompiers de Paris, d’autant que sa couleur de cheveux irait si bien avec le casque.

 

 

La traversée de Paris

Paris vu de la tour Montparnasse.

Depuis le début de ce voyage, nous critiquons la lourdeur de nos bagages. On ne peut dire que nous voyageons « léger ». Pourtant, nous avons fait quelques efforts. Nous avons même donné nos anciennes valises, décidément trop volumineuses, pour en acheter de plus petites.

Il faut dire que dans le métro de Paris, dont de larges portions datent d’une époque où il n’y avait même pas de métro à Montréal, les escaliers sont nombreux et pas mécaniques. Une année, nos valises étaient si lourdes que Lise ne parvenait même pas à monter la sienne.

Bref, nous voyageons aujourd’hui avec des bagages moins encombrants. N’empêche que, une fois remplie, chaque valise pèse presque une vingtaine de kilos, ce qui reste un peu lourd dans les transports en commun, notamment quand on va de l’aéroport Charles-de-Gaulle à notre appartement du XIIe arrondissement.

Samedi, nous en avons fait une fois de plus l’expérience brutale dans le RER qui nous menait à la gare du Nord. Nos valises étant trop volumineuses pour les garder à côté de nous, nous les avons placées dans un porte-bagages avant d’aller nous asseoir. On comptait les récupérer une station avant de sortir du train.

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Douce Nice !

Quand on voit la casse laissée par les gilets jaunes certains samedis, il est difficile d’entonner « Douce France ». Mais après six semaines passées dans la capitale de la Côte d’Azur, j’ai envie d’entonner « Douce Nice ». Pour ce quatrième séjour, la ville a été magique. On s’était demandé avant de partir si ce n’était pas une erreur d’y venir encore cette année. On se dit maintenant que de ne pas venir aurait été une bêtise !

Ce quatrième séjour, plus encore que les précédents, nous l’avons vécu au rythme du slow travel (on dit aussi slow tourism, mais comme je ne me considère pas comme un touriste, plutôt comme un voyageur, je préfère la première appellation).

J’ai déjà parlé de ce concept, mais j’y reviens : il s’agit d’une tout autre façon de voyager ; pas meilleure que les autres, juste différente. Le slow travel, c’est une philosophie. Comme l’explique fort bien le blogue L’oiseau rose, c’est prendre son temps, savourer les choses, se laisser rythmer par le mode de vie local, s’imprégner des lieux. L’auteur ajoute : « Tout cela demande évidemment beaucoup de temps, une bonne touche de curiosité, de la simplicité, et de l’ouverture aux autres. »

Nous ne sommes sortis de la ville que deux fois : pour aller à Menton, à 30 km, et à Èze, à 7 km. Ce n’est donc pas le genre de voyage où l’on aura vu les pyramides d’Égypte, le désert du Sahara, la cathédrale de Florence, la basilique Saint-Pierre, le Grand Canyon, l’île de Pâques, les chutes du Niagara, le palais du grand Lama ou le sommet du Fuji-Yama.

Nous nous sommes plutôt promenés de salles obscures en petits cafés sympas. Nous avons fréquenté des restaurants qui n’avaient pas d’étoiles au Guide Michelin. Nous avons gravi la colline du Château, qui n’est même pas haute comme le mont Royal. Rien donc pour écrire à sa mère, ni même à ses proches, à qui on ne sait pas trop quoi dire quand ils nous demandent ce qu’on fait de nos journées, sinon un plat « pas grand-chose ». Et pourtant, nous avons été heureux. Tous les jours !

Il faut reconnaître que notre humeur joyeuse a grandement été facilitée par le temps magnifique que Nice a connu cette année. Pas de périodes de froid, pas de pluie, plein de soleil tous les jours et des températures entre 15 et 20 degrés. Pour cette dernière semaine, on nous annonce quelques précipitations, mais c’est pour qu’on s’habitue à Paris, où nous serons dans quelques jours.

Cela dit, le temps n’explique pas tout. Dans le slow travel, il y a moins à voir, mais plus à sentir, à entendre, à goûter. La douce chaleur du soleil d’hiver sur le front, la caresse du vent du large sur les joues, l’agréable amertume du café sur la langue, l’exquise suavité du tiramisu, les odeurs florales des collines, le chant ravissant des oiseaux. Ou quand on regarde, ce sont de petites choses, comme le vol d’un gracieux papillon jaune au-dessus des graminées vertes, pendant qu’au loin on aperçoit la Grande Bleue.

Un de nos petits plaisirs quotidiens a été d’aller prendre le café. Au début, on se rendait invariablement chez Per Lei, découvert l’an dernier, où l’expresso rappelle l’Italie. Mais nous nous sommes lassés de la face de bœuf du barista, que j’avais baptisé Smiley et qui n’avait jamais l’air de nous reconnaître. Ça nous a permis de découvrir plein d’autres lieux, où nous étions bien mieux reçus. Nice en regorge.

Dans tous les quartiers du centre-ville en effet, on trouve des cafés, mais aussi des boulangeries, des pâtisseries, des salons de thé ou des bars, on l’on sert également le café. Les jours où nous avions la dent sucrée, nous y ajoutions une pâtisserie ou un cookie. Mais le sommet de la jouissance, c’est le café gourmand, qu’on sert accompagnée de mignardises surprises. C’est divin ou décadent ; à vous de choisir !

Nous sommes aussi allés plus souvent au resto. Certes, il est bien agréable de cuisiner à l’appartement. La petite cuisine est bien équipée. De plus, on trouve de tout et du meilleur dans les épiceries et marchés de la ville, notamment pour ce qui est du bio. Mais manger au restaurant à l’occasion, c’est bien chouette aussi.

Si nos après-midi ont été consacrés au cinéma, comme je l’ai déjà écrit, les soirées, elles, appartiennent à la lecture. D’autant que la télé de l’appart ne comprend que les postes de base. Si l’on excepte les samedis, accaparés par The Voice, notre plaisir coupable, nous avons eu beaucoup de temps le soir pour la littérature.

Cela dit, ceux et celles qui lisent mes carnets de voyage depuis des années vont se demander ce qui se passe dans ma vie. Ai-je été touché par la grâce ou les médecins m’ont-ils condamné ? Eh bien, ni un ni l’autre. Il y a encore des choses qui m’agacent à Nice, bien sûr. Quand j’y marche, je trouve qu’il y a encore trop de crottes de chien. Trop de scooters qui puent, de motos qui pétaradent, de voitures qui filent trop vite dans les rues étroites. Un peu partout, comme à Paris, on est heurté par les affiches en anglais ; on se croirait presque à Montréal avant la loi 101. Pour des Québécois de notre génération, c’est à faire dresser les cheveux sur la tête. Ajoutons enfin qu’il n’est toujours pas possible d’aller s’asseoir à une terrasse sans se faire emboucaner, parfois même par des fumeurs de cigare, qui partagent leur boucane sans mauvaise conscience.

Je remarque tout cela encore. Ça m’agace un peu, c’est sûr. Mais avant que l’irritation ne m’envahisse, elle disparaît. J’ai arrêté de râler. Peut-être que, lorsqu’il reste moins de temps à vivre, il devient plus précieux. Trop précieux pour le perdre à se plaindre, à maugréer, à pester, à bougonner, à grommeler ou à ronchonner. Dans Nice la douce, les petits désagréments s’évaporent dans l’horizon bleuté. Ne reste que la dolce vita.

On se revoit bientôt à Paris. Lise vous fait ses amitiés. Je vous embrasse.

Le charme discret des après-midi au cinoche

Côté comédies, la plus belle surprise a été « Tout ce qu’il me reste de la révolution » !

« Que faites-vous de vos journées à Nice ? » m’a demandé un Québécois qui y réside chaque hiver depuis huit ans. « On va au cinéma presque tous les jours », lui ai-je répondu, un peu gêné d’avouer notre plaisir un tantinet excessif. Mais mon embarras était inutile, car l’homme occupe lui-même ses matinées à courir les salles obscures. Lise et moi avons déjà accumulé en cinq semaines une vingtaine de visionnements. Sans une semaine consacrée aux expositions, nous en serions sans doute à 25. Mais que serait la vie sans un peu de passion ?

La capitale de la Côte d’Azur est en fait une très bonne ville de cinéma. On trouve une trentaine de salles au centre-ville, toutes ouvertes en matinée. Bien évidemment, il y a davantage d’écrans à Paris. Mais comme on projette souvent les mêmes films d’un arrondissement à l’autre, le choix n’y est guère plus grand.

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Une belle balade au mont Boron

Du mont Boron, on découvre le quartier du port, la colline du Château, un bout de la Vieille Ville, les collines environnantes, la baie des Anges et, au large, la Méditerranée.

Lundi, il faisait un temps à mettre un appareil-photo dehors et on nous annonçait 20 beaux degrés. Aussi, avons-nous avons décidé de nous rendre au mont Boron, celui-là même qui se dresse en face de nous, de l’autre côté du port, et dont la beauté nous éblouit depuis notre arrivée à Nice.

Le mont n’est pas très haut, juste un peu moins de 200 mètres. Aussi la montée n’est pas trop rude. Mais la vue y est splendide. En s’élevant, on découvre le quartier du port, la colline du Château, un bout de la Vieille Ville, les collines environnantes, la baie des Anges et, au large, la Méditerranée.

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Nice encore et encore

Cette année, pour faire changement, nous devions séjourner à Marseille plutôt qu’à Nice. Mais sitôt l’appartement trouvé et réservé, nous avons commencé à le regretter. Était-ce une si bonne idée d’aller sept semaines dans la ville de Pagnol ? Nous nous posions la question sans y répondre jusqu’à ce que deux immeubles s’effondrent au centre-ville, provoquant dans leur chute brutale morts et blessés. Inquiet, j’ai aussitôt vérifié les adresses sur Google Maps pour constater qu’elles étaient situées à deux pas de l’endroit où nous devions rester. Il n’en fallait pas plus pour nous décider à annuler notre réservation.

Nous voilà donc terminant l’hiver à Nice pour la quatrième fois. Et nous en sommes ravis. Nous regrettons d’autant moins notre volte-face que brille, pour le moment du moins, un magnifique soleil sur la Côte-d’Azur alors que le temps est maussade sur la Provence.

Si nous connaissons la ville à fond, l’appartement, lui, est nouveau. Nous n’avions pas envie de retourner dans le Vieux-Nice, fort joli mais touristique et bruyant. Au fil de nos promenades, nous avions découvert le quartier voisin, celui du Port, habité presque exclusivement par les Niçois. Nous nous étions dit, l’an dernier, qu’il serait agréable d’y vivre.

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Vacances au pays des gilets jaunes

Nice et la baie des Anges depuis la colline du Château, où nous montons chaque matin.

La météo nous annonce, avec des trémolos dans la voix des madames ou des messieurs Météo, une grosse tempête. Mais j’ai envie de vous chanter la chanson de Charlebois : « Demain l’hiver, je m’en fous / Je m’en vais dans le Sud, au soleil… » C’est que nous prenons vendredi l’avion pour Nice, où nous passerons le reste de l’hiver à déambuler sur la promenade des Anglais au lieu de patauger dans la sloche de la rue Saint-Catherine ou de risquer la chute le long du canal de Lachine.

Comme la plupart des Québécois, je n’ai pas la fibre nordique. Je ne me suis jamais habitué à notre hiver ; il me glace. Le plus difficile, ce n’est pas la neige ; j’habite Montréal et je n’ai pas d’auto. Ce sont les grands froids, surtout lorsqu’ils sont poussés par de forts vents et chargés d’humidité.

Et en la matière, nous sommes gâtés cette année. Ils me paraissent d’autant plus pénibles, ces moins 20, avec des ressentis de moins 150, qu’ils sont entrecoupés de dégels mettant à rude épreuve notre adaptabilité et laissant des trottoirs de glace où l’on pratique la marche extrême.

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Un monde fou, fou, fou

Plus Trump se montre brutal, erratique, dangereux et dément, plus sa popularité monte.

Il faut avoir un moral d’acier ou une bonne dose d’indifférence pour suivre les actualités en ce moment. Prenez seulement l’enregistrement audio réalisé à l’intérieur d’un des centres de rétention pour enfants de migrants au Texas. On peut entendre, raconte Richard Hétu sur son excellent blogue, des pleurs des enfants et des blagues d’un agent frontalier qui dit : « Nous avons un orchestre ici. Tout ce qui manque, c’est un chef ! »

Pourtant, un chef, il y en a un. Il se nomme Donald Trump et trône à la Maison-Blanche, d’où il a orchestré cette triste misère. Plus de 2000 enfants ont déjà été séparés de leurs parents depuis que celui qu’on appelle « le chef du monde libre » a décrété la tolérance zéro en matière d’immigration clandestine.

Dire que les « peace and love » des années 60 pensaient qu’en 2018, à l’ère du Verseau, le monde vivrait dans la paix et l’amour. Il faut avouer que nous nous sommes complètement fourvoyés.

Dès le début de l’année, j’avais prédit que la deuxième année de Trump serait plus terrible encore que la première. « Les évangéliques qui l’ont porté au pouvoir vont devoir sortir les pancartes La fin du monde est proche avant la fin de l’année », avais-je écrit. Reste que ce nouvel exemple de son inhumanité me fait plus mal encore, sans doute parce qu’il touche des enfants.

Mais ce qui me scie les jambes, c’est que, plus il se montre brutal, erratique, dangereux et dément, plus sa popularité monte. Elle atteint maintenant 45 %, en hausse de cinq points, un record personnel qui me fait craindre qu’on ait à subir ses frasques jusqu’en 2024.

Mais fort heureusement, la vie ne se limite pas aux folies trumpiennes. Ma compagne et moi avons passé la journée de lundi à choisir un appartement à Marseille, où nous irons séjourner l’hiver prochain. Nous avons le choix entre la vue sur le port de la ville et la vue sur la Méditerranée, un dilemme qui n’a absolument rien de cornélien.

Ce monde est devenu fou. Mais il me semble que j’en verrai plutôt l’immense beauté en admirant les couchers de soleil sur la Grande bleue, assis sur la terrasse aux côtés de mon amoureuse, un verre de rouge du Languedoc à la main. Nous avons bien besoin d’un antidote.

J’irai admirer à Marseille les couchers de soleil sur la Grande bleue.

 

J’aime Paris « toute la vie »

De la Fondation Vuitton, on a de belles vues de Paris.

« I love Paris in the morning », dit la chanson, qui ajoute :  « Toute la vie, tous les jours… Dans le noir, le soleil, le brouillard ou la grêle, dans les fleurs, en couleur… Un peu, beaucoup, passionnément. » Je ne saurais dire mieux, si ce n’est d’ajouter que j’aime cette ville de plus en plus.

Le Parc floral est un des beaux lieux du Bois de Vincennes.

Je me souviens à peine de mon premier séjour dans la Ville Lumière en 1969. Je revenais du Festival du cinéma francophone de Dinard, où, jeune journaliste, j’avais très peu dormi. J’étais si fatigué pendant les deux jours passés à Paris que je m’endormais un peu partout.

Le deuxième séjour, le premier en compagnie de Lise, avait duré neuf jours. J’avais aimé la ville, mais en bon Québécois, je m’étais vite « tanné » de ses résidants. On disait volontiers à l’époque : « Paris est une ville merveilleuse. Dommage qu’il y ait autant de Parisiens ! » Un aphorisme qui se voulait drôle mais qui cachait bien des préjugés.

Nous sommes revenus à Paris trente ans plus tard, cette fois pour cinq semaines. J’ai enfin adoré et la ville et ses résidants. Pourtant, en relisant mes carnets, je trouve que je râle beaucoup. Je m’y plains souvent des hordes de touristes, cette engeance à laquelle j’ai parfois honte d’appartenir. « Quand nous sommes arrivés au pied de la basilique du Sacré-Cœur, ai-je par exemple écrit, j’ai failli rebrousser chemin. On excusera, je l’espère, cette montée de snobisme, mais j’ai dû mal à me voir parmi ce troupeau à qui l’on a dit C’est là qu’il faut aller et qui s’y rend docilement, son petit guide de voyage à la main. »

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