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Archives de septembre, 2023

« Simple comme Sylvain » : un peu trop simple ***

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Magalie Lépine-Blondeau et Pierre-Yves Cardinal dans « Simple comme Sylvain ».

J’ai lu que le dernier film de Monia Chokri était son plus abouti. Mais je trouvais que le précédent, « Baby-sitter », l’était davantage. En revanche, « Simple comme Sylvain » est sans doute son opus le plus grand public.

Pour ma part, j’ai été un brin déçu par cette comédie sentimentale qui décrit la rencontre improbable entre une intellectuelle de la ville et un petit entrepreneur de campagne, charmant mais mal dégrossi. Au départ, je craignais que Pierre-Yves Cardinal ne joue un Sylvain un peu caricatural. Ce n’est pas le cas. On sent très bien son envoûtement pour cette femme d’un autre milieu, qu’il désire ardemment et dont il s’éprend à la folie.

C’est Magalie Lépine-Blondeau qui m’a déçu. Je ne l’ai pas trouvée crédible en prof de philo si bouleversée par le beau Sylvain qu’elle en quitte illico son compagnon et sa belle maison. À mon avis, l’actrice manque de charisme et de passion pour ce personnage, où j’aurais imaginé davantage Évelyne Brochu (qui jouait dans le premier long métrage de Chokri) ou Christine Beaulieu (qui tient ici un petit rôle, où elle est éblouissante).

Cela dit, il y a de beaux moments dans ce film. Les scènes collectives, qu’elles se passent du côté des intellos ou dans la famille campagnarde, font mouche bien plus que les scènes charnelles, qui m’ont paru plutôt banales.

« Richelieu », c’est du solide ! ****

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Ariane Castellanos et Marc-André Grondin dans le film de Pier-Philippe Chevigny.

Commençons par un cliché : « Richelieu » est un film coup de poing. Du genre qui vous laisse sonné. Quand le générique a commencé à défiler, j’étais au bord des larmes, le cœur gros, incapable de me relever tout de suite. Le film de Pier-Philippe Chevigny est en effet une œuvre forte, bien meilleure que ce à quoi je m’attendais. Après avoir vu la bande-annonce, je craignais un film un peu manichéen, où un méchant patron exploite sans vergogne de pauvres travailleurs guatémaltèques.

Il n’en est rien. Ce n’est pas un gestionnaire impitoyable que « Richelieu » dénonce. C’est un système où le profit repose sur l’exploitation de la main-d’œuvre. « On a un mode de vie qui est rendu possible grâce à cette forme d’exploitation », a expliqué le réalisateur en entrevue, ajoutant : « Notre panier d’épicerie ne coûte pas cher. Si on arrive à faire notre épicerie à ce prix-là, c’est probablement parce que des travailleurs souffrent en bas de la chaîne de production. » En ce sens, nous sommes tous, il faut bien l’admettre, un peu coupables des conditions déplorables imposées aux travailleurs.

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Swiatek : les raisons de la chute

Iga_Swiatek

Photo by WTA/Jimmie48

J’ai été déçu mais pas été étonné par la défaite de Swiatek contre Ostapenko, qui met fin à son règne de 75 semaines au sommet du tennis féminin. De toute façon, si Iga avait surmonté l’obstacle letton, elle aurait buté en quarts, en demies ou en finale. En un mot, je ne voyais pas la Polonaise répéter son triomphe à l’US Open. Il faut souligner que c’est un exploit très difficile. De plus, son invincibilité s’était déjà largement fissurée. Depuis un an, elle avait été battue, et parfois sèchement, par ses principales rivales : trois fois contre Rybakina, deux fois contre Sabalenka, deux fois contre Pegula et une fois contre Gauff.

Bien sûr, Swiatek ne s’était pas écroulée, tant s’en faut. Depuis sa victoire à Flushing Meadows en 2022, elle avait remporté cinq tournois, dont Roland-Garros, ce qui n’est pas rien. Mais elle avait perdu de sa superbe.

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