Paris à l’ère des attentats
Malgré les attentats terroristes, nous n’avons pas hésité à venir à Paris. Si j’ai peur des araignées, des lieux clos, de l’eau, des hauteurs et des cons, je ne crains pas les attentats. On ne peut pas avoir peur de tout, après tout. Je n’ai pas trop peur de la mort non plus, car je m’efforce d’être un bon épicurien. «La mort, disait le grand Épicure, n’est rien pour nous puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus.»
Nous avons eu raison. Jusqu’ici, en tout cas. Bien sûr, la sécurité est omniprésente dans la capitale française. Les contrôles des musées, par exemple, ressemblent à ceux des aéroports. Les sacs sont fouillés et il faut traverser les détecteurs de métal. On va jusqu’à nous demander d’ouvrir nos manteaux pour s’assurer que les petits bedons ne sont pas des ceintures d’explosifs. Même pour se rendre à la billetterie de l’Opéra Bastille, il faut montrer patte blanche. Idem dans les grandes surfaces, où il y a des gardiens à chaque entrée. Heureusement, ils font généralement preuve de gentillesse. De toute façon, vaut mieux qu’ils soient présents et qu’il n’y ait pas de nouvel attentat. On ne se plaint donc pas de cette surprotection, qui est plutôt rassurante.
Les Parisiens sont-ils préoccupés par la menace terroriste, qui les a frappés si durement, notamment depuis deux ans? Sans doute. Mais ils ne le laissent pas trop paraître. La vie continue dans cette ville résiliente qui a survécu aux guerres, aux émeutes et aux révolutions.