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Archives de novembre, 2013

À la guerre comme à la guerre

Lise place la trappe à souris.

Lise place la trappe à souris.

En ouvrant une porte d’armoire samedi dernier, Lise a entrevu une souris, qui a eu aussi peur qu’elle. Bien que nous ayons aussitôt calfeutré quelques trous, Miquette est restée colocataire. Dès la nuit suivante, elle est venue manger le poison que nous avions acheté spécialement pour elle. Nous espérions qu’elle apprécierait le festin mais sans le bien digérer.

Apparemment, elle avait un estomac d’acier, car elle a continué à nous rendre visite la nuit. Sitôt que nous étions au lit, elle s’empressait de dévorer les délices empoisonnés que nous lui laissions.

Après quatre jours de ce régime, la souris continuait à nous narguer. Nous avons donc décidé de passer aux grands moyens. Direction la quincaillerie, d’où nous sommes ressortis avec deux trappes.

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Souris 2, Lise et Paul, 0

Après quatre jours de festins empoisonnés, la souris continuait à nous narguer. Nous avons donc décidé de passer aux grands moyens. Direction la quincaillerie, d’où nous sommes ressortis avec deux trappes.

Bien entendu, nous n’avons pas pris une décision aussi grave sans débattre longuement de ses implications morales. Étions-nous en situation de légitime défense et pouvions-nous entreprendre une guerre défensive? Certes, nous ne pouvions invoquer, comme un certain George W. Bush, que notre ennemi possédait des armes de destruction massive. Car enfin, il ne s’agit que de petites crottes laissées ça et là. Reste que notre territoire était envahi, peut-être pas au point de parler d’invasion barbare, mais envahi tout de même.

Bref, nous avions deux trappes entre les mains. Encore fallait-il apprendre à s’en servir. Deux ou trois fois, on a failli recevoir le marteau sur les doigts en l’armant. C’est alors que Lise a eu une brillante idée : elle a sorti son iPad et trouvé une vidéo. Le démonstrateur y expliquait qu’en France, on utilisait du pain comme appât. Mais il ajoutait qu’en Amérique, où la purée de cacahuète est populaire, ça fonctionnait aussi très bien. Brillants, on a mis un peu de beurre d’arachide sur le pain. Je trouvais notre astuce si géniale que je me suis même dit qu’on pourrait la faire breveter.

On a donc installé les deux trappes et on est allés se coucher pas mal énervés. On s’est endormis quand même. Au milieu de la nuit, quand on s’est réveillés, notre coloc était passée. Elle avait mangé les deux appâts sans qu’une seule trappe se déclenche. Que s’était-il passé?

On a décidé de créer une commission d’enquête. On se serait cru au gouvernement. Sauf qu’on a trouvé plus vite la solution. Il faut dire qu’on a joint un expert, notre fils Étienne en personne, qui avait récemment eu maille à partir avec une famille de souris. Grâce à Skype, il nous a montré comment armer la trappe. Nous n’avions pas fixé la barre de retenue au bon endroit. Quand je vous disais, il y a quelques mois, que zéro plus zéro, eh bien ça fait zéro.

On en est là. La souris, elle, est sous nos pieds. Un piège l’attend la nuit prochaine. Je vous en donne des nouvelles.

Lise vous fait ses amitiés.

Paul

Sortis du congélateur

Notre coloc continue à nous rendre visite la nuit. Sitôt que nous sommes au lit, elle vient dévorer le festin empoisonné que nous lui laissons. Elle doit un estomac d’acier, cette souris. À moins qu’elle n’invite toute sa famille. Mais espérons qu’elle ne soit pas effrontée à ce point.

Pour le reste cependant, la journée s’est plutôt bien passée. L’indicateur jaune est toujours allumé sur le tableau de bord, mais La grande bleue semble se porter à merveille.

Nous sommes arrêtés aujourd’hui chez le concessionnaire Mercedes de Nashville. Très impressionnant! Nous étions là, tout menus et un peu intimidés, parmi ces millionnaires venus faire réparer ou entretenir leur voiture de luxe. Le garage lui-même est très classe, très chic et d’une propreté tout allemande. Ici, tout reluit. Surtout pas de mécanos crasseux et graisseux. Leur tenue est impeccable et leurs manières, idoines.

Pour ce qui est de notre autocaravane, l’emploi du temps était trop chargé pour qu’on la mette au banc d’essai. Il aurait fallu rester une semaine encore dans cette ville presque aussi froide que Québec.

Heureusement, le mécano venu nous voir nous a vite rassurés. Certes, il serait préférable, a-t-il dit, de faire vérifier notre véhicule en cours de route par un autre concessionnaire. Mais il n’y a aucun risque à le conduire si l’indicateur ne se met pas à clignoter et si le moteur tourne bien.

Nous sommes donc repartis tout contents vers le sud de l’Alabama. Bien sûr, ce n’est pas encore la canicule, tant s’en faut. Mais au moins, à 11 degrés Celsius, on ne grelotte plus et on n’aura pas à débrancher l’eau la nuit prochaine.

Lise vous fait ses amitiés. Je vous embrasse. À bientôt.

L’hiver nous a rattrapés

??????????J’ai célébré un peu vite la fin de l’hiver. On a beau avoir franchi 2000 kilomètres, le froid canadien nous a rattrapés. Certes, il ne fait pas aussi froid à Nashville qu’à Saskatoon ou à Winnipeg. N’empêche que le mercure a chuté brutalement à tel point qu’il a fallu débrancher l’eau de l’autocaravane. Le froid a été si vif la nuit dernière que l’eau a même gelé dans notre VR. On a craint un moment d’avoir déshiverné trop vite. Mais un voisin, un bon Ontarien, est venu à la rescousse. Grâce à une petite chaufferette, il a débloqué l’entrée d’eau de La grande bleue. Ô merveille, l’eau est revenue.

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Demain l’hiver, je m’en fous…

??????????

Mardi matin, quand nous avons mis le cap vers le sud, il faisait un froid de canard surpris par l’hiver. Nous avons d’ailleurs vu un peu de neige le long de la 401, en Ontario. Je ne vous le souhaite pas, mais il devrait y en avoir bientôt sur le Québec. Pourtant, on s’en foutait un peu, car on savait que, dans quelques jours, nous pourrions faire sauter manteau, gants, bonnet et écharpe. Si nous avions eu la chanson de Charlebois dans notre iPod, nous l’aurions fait jouer.

Demain l´hiver, je m´en fous.

Je m´en vais dans le sud, au soleil,

Me baigner dans la mer

Et je penserai à vous

En plantant mes orteils dans le sable doux.

Nous nous sentions le cœur léger. Pourtant, un peu plus tôt, en allant dire au revoir à nos amis Daniel et Louise, nous avons tous les quatre vécu un grand moment d’émotion. C’est comme si nous avions pris conscience, d’un coup, que nous ne nous reverrions pas avant un an et demi, ou 18 mois, ou 546 jours. Comptez-le n’importe comment, c’est énorme! Nous sommes heureux de partir, mais il reste difficile de laisser ceux qu’on aime.

Deux jours plus tôt, nous étions allés faire une dernière visite à Étienne, à Marie-France et aux petits-enfants. Quand nous reviendrons, Gabriel aura presque 12 ans et Laurence, 10 ans. Je crois qu’ils ne se rendent pas compte à quel point nous serons absents longtemps.

Bonne route, mauvais resto

Le premier jour s’est bien déroulé. La grande bleue a avalé cinq cents kilomètres en six heures. Il n’y a eu qu’un petit pépin, aux douanes, où nous nous sommes engagés du côté des camions. Le douanier américain m’a fait la leçon, me faisant jurer, deux fois plutôt qu’une, de ne jamais recommencer. Mais cette erreur avait un avantage. Bien au chaud et haut perché, le douanier des camions n’avait pas du tout envie de sortir de sa cabine. Il s’est donc contenté d’enregistrer nos passeports et de vérifier mon permis de conduire. Pas de fouille indiscrète dans l’autocaravane comme les fois précédentes.

Le soir venu, nous sommes allés dans un hôtel plutôt que dans le parc-autos d’un Wal-Mart. Primo, parce que notre véhicule était encore hivernisé. Secundo, parce qu’il faisait vraiment froid. L’ennui, ce n’est pas le coût de l’hôtel, mais le fait qu’il faut manger au restaurant. Et au pays de la malbouffe, c’est presque toujours l’aventure pour deux épicuriens.

Nous sommes d’abord entrés dans une pizzéria. C’était bruyant et les grosses pizzas à l’américaine n’étaient pas ragoûtantes. J’ai dit à Lise : «Allons ailleurs.» Nous avons fini par trouver, pas trop loin de l’hôtel, un restaurant qui avait l’air pas trop mal. De fait, la soupe était bonne. Mais le «poulet à la grecque» trempait dans une épaisse sauce au citron et à l’ail. À l’ail surtout. Il y en avait tellement que ça tuait tout le reste. Quant au vin italien, il était pétillant, plutôt sucré et peu alcoolisé. Il n’avait qu’une qualité : son prix, 18$ pour la bouteille.

Aussitôt ressortis, nous sommes entrés dans une épicerie pour acheter deux yaourts, que nous avons mangés à la chambre. Ils contenaient trop de sucre et pas assez de gras. Mais c’était quand même mieux que le souper. Et il nous restait du chocolat noir.

Aux antipodes du Québec et de l’Italie

Nous roulons depuis quelques jours sur les routes américaines. Comme c’est agréable! D’abord, il n’y a pas tous ces nids-de-poule qui rendent la conduite si chaotique au Québec. Il y a quelques exceptions, il est vrai. La 81, au niveau de la Pennsylvanie, rappelle par moments les routes tiers-mondistes de la Belle Province. Mais dans l’ensemble, la chaussée est aussi douce pour les pneus que pour les oreilles et le postérieur.

En général, les haltes ne manquent pas. Elles sont jolies, propres et ne sentent pas le pipi. Comme les nôtres, par contre, le café y est infect. De ce point de vue, on est loin de l’Italie, où l’espresso et le cappuccino sont partout délicieux, même le long des autoroutes.

En revanche, contrairement à l’Italie, les conducteurs américains ne se prennent pas pour des pilotes de formule 1. Sur les «highways» de l’oncle Sam, tout le monde roule à peu près à 110 km/h, une belle vitesse pour un caravanier. Personne ne vous double comme si vous étiez arrêtés et à peu près personne ne zigzague d’une voie à l’autre.

Les choses se compliquent un peu quand on traverse de grandes agglomérations, où les routes s’élargissent à quatre ou cinq voies. Il arrive que des mémés frisées roulent au ralenti au beau milieu, forçant les uns et les autres à les doubler, qui sur la droite, qui sur la gauche. Mais comme je l’écrivais il y a quelques années lors de la traversée de Houston, cet impressionnant ballet sans chorégraphe n’est qu’apparemment chaotique. Un petit coup de frein par ci et un petit coup d’accélérateur par là et voilà que chaque véhicule trouve sa place et tient bien son rôle.

«C’est vachement cool!», diraient les Cousins. C’est d’autant plus «cool» que La grande bleue, comme tous les sprinters Mercedes sans doute, se conduit tellement bien. Le moteur ronronne, gravissant les côtes sans même avoir besoin de rugir. La tenue de route est impeccable. Même dans le vent, il est facile de garder le cap. Les sièges sont confortables. La vision est parfaite. Ajoutez Louis Armstrong chantant What a Wonderful World, comme on l’a fait cette semaine, et c’est le bonheur. Eh oui, le bonheur est sur la route.

Opération déshivernisation

Le troisième jour, après deux jours d’hôtel, nous nous sommes enfin arrêtés sur un camping près de Bristol, au Tennessee, à 1 500 kilomètres de Montréal. Sitôt arrivés, nous nous sommes lancés dans la déshivernisation. Comme nous n’avions pas réalisé cette opération depuis presque trois ans, nous avons buté sur quelques détails. D’ailleurs, je n’ai toujours pas réussi à changer le filtre à eau. J’ai eu beau forcer comme un diable, le couvercle a refusé de s’ouvrir. Comme il est en plastique, j’ai eu peur de le casser en forçant trop. Mais peut-être ai-je juste essayé de le dévisser du mauvais côté. Bof! Je me suis dit «magnana».

Je me suis plutôt mis au souper. Au menu : les spaghettis à la Paolo. Accompagnés d’un petit vin de Californie trouvé chez Wal-Mart, c’était délicieux. De quoi nous faire oublier l’horrible «poulet à la grecque» mangé deux jours plus tôt.

Lise vous fait ses amitiés. Je vous embrasse. À samedi prochain.

Paul

À la veille du grand départ

Lundi, nous irons chercher La grande bleue à son stationnement d’hiver. Nous devrions partir pour le Sud mardi ou mercredi, si le temps est favorable. Depuis plusieurs jours déjà, j’ai commencé à guetter nerveusement les bulletins de météo, histoire de me rassurer. Pourtant, je sais que ça ne donne rien. Chez nous, les prévisions à court terme sont à peine fiables. Alors, imaginez les prévisions à long terme! Mais c’est toujours ainsi dans les jours qui précèdent les grands départs. Je deviens fébrile. À moitié excité, à moitié énervé.

Il faut dire qu’en février dernier, nous sommes partis pour Nice en pleine tempête de neige. J’avais même craint que le départ soit annulé. Mais mon agente de voyage m’avait demandé avec amusement quel genre de Québécois j’étais pour croire que 10 centimètres de neige empêcheraient les avions de décoller de Montréal-Trudeau.

Cette fois-ci, il n’y a rien à craindre côté avion. Mais je n’aimerais pas partir à bord de La grande bleue dans le grand blanc. Pour le moment toutefois, les prévisions annoncent plutôt de la pluie, qui succédera au froid. L’une et l’autre nous donnent furieusement le goût de partir.

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À demi rassurés

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Quand nous avons choisi de revenir au caravaning, nous étions bien conscients que notre point faible serait la mécanique. Les autres aspects ne nous causent pas de soucis. J’aime conduire et Lise me guide bien. Nous sommes à l’aise à l’étranger. Nous cuisinons presque aussi bien dans une autocaravane qu’à la maison. Mais les vis, boulons et moteurs restent pour nous bien mystérieux. C’est pourquoi nous avons accepté avec empressement le cours d’entretien général de la FQCC que les enfants nous ont offert.

Nous sommes arrivés là, samedi dernier, pleins d’espoir. Huit heures plus tard, nous sommes ressortis à demi rassurés. Ce n’est pas que le cours soit à demi satisfaisant. Pas du tout. Mais il a confirmé plusieurs de nos appréhensions.

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