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Archives de mars, 2023

Au printemps, au printemps !

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(Photos Lise Roy)

« Si c’était possible, me dit ma coiffeuse, j’aimerais que l’hiver ne finisse jamais. » Heureusement, ça ne l’est pas ; même au pôle Nord, il y a un petit été. On aura compris que je ne suis pas dans les mêmes dispositions que ma sympathique coiffeuse, même si je ne suis plus en froid avec la saison froide. Je me souviens de nos années de caravaning, où nous mettions joyeusement le cap vers le sud, tantôt vers la Floride, tantôt vers l’Arizona, tantôt vers la Californie, en chantant :

Demain l´hiver, je m´en fous.

Je m´en vais dans le sud, au soleil,

Me baigner dans la mer

« Chaque fois que je lève les yeux vers le ciel gris, chaque fois que je n’ose pas mettre le nez dehors parce qu’on annonce -25, je me mets à détester Samuel de Champlain, avais-je écrit sur mon blogue. Jacques Cartier, on ne peut lui en vouloir. Il avait un bon alibi ; il cherchait un raccourci vers les Indes. » Mais Champlain ! Dix ans plus tard, j’en veux toujours au fondateur de Québec d’être revenu au cap Diamant, au lieu de pousser ses bateaux vers le Sud, au moins jusqu’à New York. Et pourquoi pas, jusqu’en Caroline ou en Floride !

J’ai souri quand j’ai entendu pour la première fois la belle chanson de Pierre Lapointe, « Aujourd’hui, la neige revient ».

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Et si « woke » n’était pas péjoratif

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Photo de Clay Banks sur Unsplash

La firme Ispos a récemment dévoilé un sondage bien intéressant sur le mot « woke ». On y découvre, comme le rapporte Richard Hétu sur son blogue, qu’en dépit du matraquage républicain, « la majorité des Américains ont une opinion positive » de ce terme souvent galvaudé, que ce soit par les politiciens conservateurs, voire d’extrême droite, ou par des chroniqueurs identitaires. (Je ne nommerai pas de noms, mais plusieurs écrivent pour le Journal de Montréal.)

Selon le sondage, 56 % des Américains pensent que ce terme issu de la communauté afro-américaine signifie « être informé, éduqué et conscient des injustices sociales ». Pour un responsable de la firme de sondage,  « être woke, c’est être à l’écoute des injustices qui nous entourent ». Voilà de belles définitions, confortées autant par le Grand dictionnaire terminologique que par Antidote.

Bien entendu, celles et ceux que le « wokisme » empêche de dormir (il faut croire que le mot les éveille) y voient plutôt « le pire du politiquement correct de la majorité multiculturelle émergente ».

Je reconnais volontiers que le « wokisme », comme la plupart des courants de pensée, compte son lot de fondamentalistes. Ils s’expriment volontiers de façon intransigeante et abusent parfois du dénigrement. Je n’approuve pas, par exemple, la réécriture d’œuvres littéraires, sous prétexte que certains passages écorchent les sensibilités contemporaines. Je ne partage pas non plus le désir de beaucoup de « wokes » de se retrouver en tout temps, y compris à l’université, dans ce que les anglophones appellent un « safe space ». A-t-on vraiment besoin, spécialement quand on est jeune, du cocon d’un espace sûr ? Il me semble, au contraire, qu’il est bon à cet âge, et même à tout âge, de courir des risques, quitte à être un peu bousculé parfois. Pour progresser, en effet, il faut savoir sortir de sa zone de confort.

Je ne suis pas non plus un adepte de l’écriture inclusive, qui rend les textes difficiles à lire. Elle est peut-être politiquement correcte, mais elle est grammaticalement incorrecte. Comment écrire un texte fluide et clair avec des traits d’union, des points, des parenthèses ou des barres obliques pour marquer le féminin ?

Bref, les dérives du « wokisme » sont bien réelles et parfois navrantes, comme le souligne Le grand Robert. Mais il est sain d’être conscient des injustices et des discriminations subies par les minorités, comme il est bon de se mobiliser pour les combattre. Quant à moi, je ne vois rien là de péjoratif.

Un prize money, c’est quoi ?

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Elena Rybakova soulevant le trophée de la championne à Wimbledon.

Grand amateur de tennis, je lis beaucoup le journal français L’Équipe, qui consacre beaucoup d’espace à la petite balle jaune. La couverture du tennis, d’une façon générale, y est fort bien faite. On peut chipoter, bien sûr, sur tel ou tel détail. Mais les articles sont bien écrits. Cela me paraît incontestable.

La seule chose qui me turlupine, c’est l’usage de certains mots anglais. Je ne parle pas de termes comme lob, smash ou passing, utilisés en français depuis plus d’un siècle. Ce ne sont pas des anglicismes, mais des emprunts à l’anglais. Je ne vois pas l’intérêt de traduire, comme on le fait parfois ici, lob par chandelle, smash par coup d’écrasement et passing par coup de débordement. C’est du purisme pur.

En revanche, des expressions comme prize money, tournoi indoor ou night session me restent en travers de la gorge. What the fuck ! ai-je envie de m’écrier. Prenez prize money, le sujet du jour. La locution n’est pourtant pas si difficile à traduire. De quoi s’agit-il ? Du prix en argent remis aux joueurs ou aux joueuses. En 2022, par exemple, le gagnant et la gagnante de l’US Open ont tous deux reçu un prix de 2 600 000$. Somme qui, assurément, aide à voir venir les fins de mois.

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