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Archives de août, 2016

Le nouveau Woodie est arrivé

haute société

Le nouveau Woodie est arrivé, comme on dit le Beaujolais nouveau est arrivé. Quoique, dans le cas d’Allen, il faudrait plutôt parler de champagne ou de mousseux. C’est selon les crus. Certaines années, le Woodie nouveau est incontestablement un champagne, comme pour Minuit à Paris ou Match Point. D’autres fois, comme pour La haute société ou L’homme irrationnel, c’est un bon mousseux. Mais comme je l’ai déjà écrit, il y a toujours des bulles.

Dans ce nouvel opus, on se promène du Hollywood mythique des années trente à un club à la mode à New York. C’est agréable, toujours. C’est léger aussi, même si l’on retrouve à travers cette histoire d’amour improbable quelques-uns des interrogations existentielles chères au cinéaste. «Vis ta vie comme si chaque journée était la dernière», dit un des personnages, ajoutant «et ça finira par être vrai». Chez Woodie, la rigolade, l’ironie et la dérision ne sont jamais loin. On philosophe, bien sûr, mais toujours avec le sourire.

Il y a en effet chez le Woodie de la vieillesse une légèreté qui, contrairement à celle de Kundera, est loin d’être insupportable. Je parlerais plutôt de l’indispensable légèreté de l’être, sans laquelle le vieillissement, il me semble, doit être insupportable.

Bonheur d’occasion, dont je viens de terminer la relecture, c’est au contraire du lourd, du très lourd. J’avais lu ce premier roman de Gabrielle Roy pour la première fois quand j’étudiais en lettres à l’université, il y a près de 50 ans. J’ai trouvé que cette œuvre qui a pour théâtre le quartier ouvrier de Saint-Henri, au début de la Deuxième Guerre mondiale, avait bien vieilli. Je n’ai pas connu cette époque, étant né à la fin de cette guerre. Je n’ai pas vécu non plus pareille misère, car mon père avait hérité d’une petite entreprise prospère. Mais la misère était tout autour. On la voyait à l’école ainsi que dans bien des rues de notre paroisse. Des familles de 10 enfants qui vivaient dans des appartements de deux chambres, j’en ai connu, y compris dans ma parenté proche. (suite…)

Déménager ou rester là ?

Maquette des Bassins du Havre.

Maquette des Bassins du Havre.

Depuis le retour de notre long voyage, Lise et moi avons la piqûre du déménagement. Il faut dire que nous avons déménagé si souvent au cours de notre longue vie que faire des boîtes nous effraie sans doute moins que la moyenne des ours. Reste que, depuis que nous sommes revenus de l’Ouest, nous ne cessons de nous renseigner sur les nouveaux condos. Peut-être est-ce une réaction au fait que nous sommes redevenus sédentaires après avoir été sur la route pendant 20 mois.

La recherche d’un nouveau lieu a commencé l’an dernier par Gallery, un projet résidentiel de Griffintown dont la première phase était en vente. Nous sommes allés trois fois au bureau des ventes pour visiter l’appartement-témoin et discuter avec la vendeuse. Celle-ci était si sûre que nous allions acheter que le jour où nous lui avons dit que, finalement, nous n’allions pas déménager, elle n’en est pas revenue. Il est vrai que nous avions tellement l’air emballé que je peux comprendre sa surprise. Mais le fruit n’était pas mûr.

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