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Archives de juillet, 2023

J’ai pris le REM. Youppie !

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Il est plaisant de voir le centre-ville se profiler à travers les grandes fenêtres des trains.

Non, je ne suis pas monté dans le REM en fin de semaine. Dès que j’ai su que des milliers de personnes avaient envahi le nouveau joujou de la Caisse de dépôt, j’ai décidé de passer mon tour. Les foules, très peu pour moi ! En revanche, lundi matin, vers 10 h 45, nous n’étions qu’une dizaine de braves dans le nouveau bus 176 qui mène directement à la station de L’Île-des-Sœurs. Les autres, plus nombreux, avaient préféré le vieux 168, qui partait presque en même temps et qui menait au centre-ville.

Une dizaine de minutes plus tard, nous étions à la station. L’entrée n’est pas bien indiquée, mais j’ai suivi les autres. Au pied de l’escalier qui mène au quai, un homme s’est montré inquiet d’y découvrir une cinquantaine de marches. « Ils n’ont pas pensé à ceux qui ont mal au genou », m’a-t-il confié. Un peu plus loin, il y avait bien un escalier roulant, mais l’ennui, c’est qu’il ne roulait pas. Du moins pas encore. Pas fort pour une première journée, messieurs de la Caisse ! Cela fait des mois qu’on retarde l’arrivée du REM. On aurait eu le temps, il me semble, d’huiler les escaliers mécaniques.

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À voir : Barbie et Divertimento !

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Ryan Gosling et Margot Robbie dans « Barbie ».

Je n’ai pas résisté à la tentation d’aller voir « Barbie ». Par curiosité, bien sûr. Pour Margot Robbie aussi, car j’imaginais difficilement une autre actrice pour donner vie à l’écran à la poupée mythique. Et je n’ai été déçu ni par Barbie ni par Margot.

Les gens qui voient dans ce film de Greta Gerwig un manifeste féministe ont bien raison. Il ne faut pas s’étonner que les conservateurs américains lui aient déclaré la guerre tant le machisme et le patriarcat en prennent pour leur rhume.

Mais tout cela n’a rien de didactique, de militant ou d’artificiel. Au contraire, ce « Barbie » est une comédie intello, pleine d’humour, de fantaisie, d’inventivité et de créativité. C’est drôle, marrant, ludique, enlevant, excentrique. Une mention spéciale à Ryan Gosling, qui a créé un bijou de Ken.

J’ai bien aimé aussi « Divertimento », inspiré par la vie des sœurs Ziouani. Zahia rêve de devenir cheffe d’orchestre ; sa jumelle, Fettouma, violoncelliste. Ces rêves sont d’autant plus ambitieux que les deux jeunes filles sont d’origine algérienne et qu’elles viennent de Seine-Saint-Denis, une cité de la banlieue parisienne. D’autant qu’on est en 1995. Ce biopic est inspirant et touchant. J’en suis sorti le cœur léger.

La réalisation est cependant plutôt académique. Quant à la musique, elle est très belle, mais le plus souvent sans surprise. Les musiciens répètent la 7e Symphonie de Beethoven et la Symphonie du Nouveau-Monde de Dvorak, deux œuvres magnifiques, mais si souvent jouées. Et le film se termine sur le Boléro de Ravel, splendide lui aussi, mais archiconnu également. Je n’arrive d’ailleurs pas à me débarrasser de son obsédant crescendo depuis.

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Sur des chemins noirs et insignifiants

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Même si je n’attendais pas grand-chose de cette adaptation de Sur les chemins noirs, je tenais à la voir. J’avais d’autant moins d’attentes cependant que l’adaptation d’un autre chef-d’œuvre de Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, réalisée en 2016, n’était pas très réussie, du moins si l’on cherche un semblant de ressemblance entre un livre et un film.

Il faut dire à la décharge des deux réalisateurs qu’il ne doit pas être facile de porter à l’écran deux récits qui mettent en scène un aventurier solitaire. Dans le premier cas, en effet, Tesson raconte son séjour d’un an dans une cabane, sur les rives du lac Baïkal, en Sibérie. Dans le second, l’écrivain, pour se rétablir d’un accident qui l’a laissé dans le coma pendant des semaines, part à pied, seul encore, traversant la France sur 1300 kilomètres, pour l’essentiel par des sentiers sans autos et sans touristes, vestiges des régions rurales d’antan.

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Peut-on être heureux dans un monde en souffrance ?

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Dimanche, une amie annonce sa venue à notre dîner italien en écrivant sur Messenger : « Nous pourrons en profiter pour fêter la victoire de Carlos Alcaraz à Wimbledon. » Heureux qu’un jeune de 20 ans ait fait tomber le grand Novak Djokovic, un ami lance : « L’avenir appartient aux jeunes. » Mais une autre participante de notre groupe rétorque : « Avec tout ce qui se passe, vous croyez vraiment que les jeunes auront un avenir et que le sport a une quelconque importance ? » La remarque de notre copine nous a surpris.

Lorsque nous nous sommes rencontrés le lendemain au Vego, nous étions quelques-uns d’humeur plutôt taquine, enclins à badiner sur le sujet. Mais je résisterai ici à la moquerie, car la réflexion suscitée par notre camarade soulève un vrai débat, que je qualifierais volontiers de philosophique : peut-on être heureux dans un monde de souffrance ?

J’ai aussitôt pensé à l’annonce de Xavier Dolan, qui a récemment exprimé sa volonté de ne plus réaliser de films, disant plutôt vouloir s’établir à la campagne, d’où il regarderait le monde brûler. A-t-il été cité hors contexte ? A-t-il voulu secouer l’indifférence face aux problèmes de notre monde ? Est-il tout simplement désespéré ? Je ne sais pas.

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«Balle de bris» et «Tour de France»

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Grand amateur de tennis depuis plus de 60 ans, je me suis évidemment jeté sur Break Point (Balle de bris en français québécois), la série de Netflix sur la petite balle jaune. J’ai regardé les dix émissions avec grand intérêt. Il y est moins question de tennis que des joueurs et des joueuses. On suit une vingtaine d’entre eux sur un tournoi en particulier ou sur une saison complète (celle de 2022). On y étale leurs aspirations, leurs joies, mais aussi leurs peines, fréquentes et douloureuses, car le tennis est un sport impitoyable. S’ils sont nombreux à viser le premier rang mondial ou à espérer la victoire dans un tournoi du Grand Chelem, les élus sont rarissimes. D’autant, du moins au tennis masculin, que les deux monstres, Novak Djokovic et Rafael Nadal, ont continué l’année dernière à rafler presque tout, comme ils l’ont fait (avec Roger Federer, le troisième géant) depuis une vingtaine d’années.

En revanche, j’ai hésité à me lancer dans le visionnement de Tour de France, Au cœur du peloton, car j’ai cessé de suivre le vélo depuis que Pierre Foglia, qui en parlait si bien, a pris sa retraite de La Presse. Mais des gens en qui j’ai confiance m’ont tellement vanté cette série que je me suis laissé tenter. Et pour être honnête, je l’ai trouvée encore plus captivante que celle sur le tennis, qui intéressera surtout les amateurs de ce sport.

C’est sans doute parce que les courses de vélo engendrent des péripéties plus spectaculaires. Bien entendu, le choix des séquences retenues, le montage haletant, la trame sonore intense y sont pour beaucoup. Les contre-la-montre, les courses sur pavés bosselés ou sous la pluie, les échappées, les poursuites, les sprints, les étapes de montagne, tout cela fait de la bien bonne télé. Ajoutons que beaucoup de commentaires viennent de Français, et il faut bien l’admettre, les Cousins savent parler de la petite reine. Marc Madiot, un ancien coureur devenu directeur d’équipe, est notamment passionnant.

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