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Archives de février, 2022

Après deux ans de pandémie

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Malgré deux ans de pandémie, trois confinements et cinq vagues de Covid-19, je me porte bien. Très bien même. Je sais que ma bonne humeur peut détonner. Les témoignages que j’entends ou que je lis ne vont pas dans ce sens, bien au contraire. Ce coronavirus n’a pas seulement rendu malades des millions de personnes, il a aggravé les problèmes de solitude, de violence conjugale, de dépression, voire de suicide.

Je ne dirai pas que je n’ai pas souffert de la situation ; ce serait mentir. Depuis que la Covid nous a forcés à rentrer d’Espagne en catastrophe il y a deux ans, nous avons été contraints de rester au Québec. J’aurais préféré poursuivre nos voyages à l’étranger, notamment en hiver. Mais je ne vais pas pour autant me mettre à crier « libârté », comme les camionneurs d’Ottawa, conscient que le bien commun a des raisons que les libertaires ne comprennent pas.

Je ne dirai pas non plus que la gestion de la crise sanitaire par la CAQ ne m’a pas fait râler. Je veux bien croire que la situation n’était pas facile. Dans le monde entier, les gouvernements cherchaient, en tâtonnant, les meilleures solutions. Je ne suis ni un complotiste ni un négationniste. Je suis bien conscient que cette pandémie, qui n’est pas terminée, impose des mesures sanitaires. Mais certaines, de toute évidence, étaient inutiles. Comme le dernier couvre-feu, par exemple, ou la dernière fermeture des cinémas ou des restaurants, où l’on n’avait pourtant pas rapporté le moindre cas d’éclosion.

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De nouveau (presque) végétariens

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Ma compagne et moi avons été végétariens pendant une vingtaine d’années. Ce sont les voyages, à partir de 1997, qui nous ont amenés à mettre un peu de viande dans nos assiettes. Il nous paraissait difficile de parcourir l’Italie sans faire quelques entorses à notre régime. Il est vrai que la plupart des restaurants de la Grande Botte offrent un large choix de pâtes sans viande. Mais quand vous êtes invités dans une famille italienne qui vous offre de l’agneau de son propre élevage, il est difficile, voire impoli, de dire non.

C’est ainsi que nous avons commencé à réintroduire de la viande, de la volaille, du poisson et des fruits de mer dans notre alimentation. Cela dit, nous n’avons jamais renoncé complètement au végétarisme. Chaque semaine, nous évitions la chair animale au moins deux jours. L’an dernier, nous sommes passés à trois jours et il y a quelques mois, à quatre.

Récemment, Lise m’a dit : « Pourquoi on ne redeviendrait pas végétariens ? » J’y songeais moi-même depuis quelque temps. Nous voilà donc de retour chez les végétariens. Enfin presque, puisque nous avons conservé un jour par semaine pour la chair animale. C’est plus commode pour recevoir ou pour être reçus. Et puis, le végétarisme n’est pas pour nous une religion, ni même une conviction éthique comme peut l’être le véganisme.

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Mon défi 28 jours

L’an dernier encore, je n’aurais pas envisagé de passer un mois sans prendre d’alcool. À propos de ceux et celles qui s’engageaient dans le « Défi 28 jours », je disais : « Grand bien leur fasse, mais très peu pour moi ! »

Je dis « alcool », mais « vin » serait plus juste, car c’est tout ce que je bois, si ce n’est une bière à l’occasion l’été. Quant au « fort », si populaire chez les hommes de la génération de mon père, je n’en prends pas depuis des décennies.

Depuis le début de ma retraite, j’avais pris l’habitude de prendre un verre ou deux de vin, généralement rouge, avec le repas principal, cinq jours par semaine. Je me conformais ainsi à l’avis de l’Organisation mondiale de la santé, qui ne déconseille pas l’alcool, mais qui recommande au moins deux jours d’abstinence par semaine. Mais le lundi et le mardi passés, j’avais hâte d’ouvrir une bonne bouteille de rouge.

Alors pourquoi me priver de ce plaisir pendant un mois, fût-il le plus court de l’année ?

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Fort ! Très fort !

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« Je voudrais qu’on m’efface » ****

J’ai adoré ce feuilleton québécois tiré d’un roman d’Anaïs Barbeau-Lavalette. En passant du livre à l’écran, l’action a changé de quartier, mais le milieu décrit reste défavorisé, même s’il est davantage multiculturel. En s’installant dans Saint-Michel, en effet, l’action a fait apparaître notamment des personnages d’origine haïtienne.

C’est un feuilleton de travailleuse sociale, comme je les appelle, où les gens se débattent dans la misère. On ne sourit pas beaucoup dans ce « Je voudrais qu’on m’efface », car la vie y est trop dure et l’espérance trop minimaliste. Pauvreté, violence conjugale, violence à l’école, prostitution de rue, enfants laissés à eux-mêmes, tout cela se passe dans un Montréal qu’on connaît peu et dont on parle rarement.

Mais c’est une belle œuvre, très vibrante, très touchante. Le dernier épisode de la première année est un grand moment de télévision. C’est le temps de sortir vos mouchoirs.

Tous les acteurs, débutants ou chevronnés, sont remarquables. Une mention toute spéciale à Julie Perreault, en prostituée de rue.

(Tou.tv – la deuxième saison est en cours de tournage)

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Déni cosmique ou climatique ?

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« Don’t Look Up : déni cosmique » ****

« S’il est puissamment drôle, Don’t Look Up laisse aussi amer », dit L’Humanité. Et LCI enchaîne : « Une satire mordante qui fait autant sourire qu’elle inquiète. » Vous voilà prévenus : l’humour de ce « Déni cosmique » est noir, très noir. Et pour cause.

Deux astrophysiciens découvrent qu’une imposante comète file droit vers la Terre, qu’elle risque d’anéantir. Terrifiés, ils s’empressent de diffuser la nouvelle. Mais la présidente des États-Unis a mieux à faire que de les écouter. Ils sont invités dans un talk-show, mais une chanteuse populaire leur vole la vedette avec ses problèmes de cœur. Et la population, elle, eh bien, elle s’en fout un peu.

Terrifiant, non ? Remplacez le « cosmique » par « climatique » et vous allez tout de suite comprendre le propos du film. La seule différence, c’est que la comète surgira dans six mois, alors que pour le changement climatique, ses ravages ont déjà commencé, mais on ne sait pas jusqu’où ils s’étendront.

Pour illustrer son scénario, Adam McKay a réuni une pléiade de vedettes tout aussi spectaculaire que la comète : Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Meryl Streep, Cate Blanchett, Timothée Chalamet, Ariana Grande et j’en passe.

C’est bien écrit, bien tourné, bien joué, et surtout, bien inquiétant !

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Une remarquable série québécoise !

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« M’entends-tu ? » ****1/2

Voilà mon coup de cœur du mois de janvier. « M’entends-tu ? » est en quelque sorte l’exact opposé de « Emily in Paris ». Ce n’est pas tant parce que Montréal y remplace la Ville lumière, car la métropole du Québec, sans être aussi belle que celle de la France, a ses charmes. Mais ses attraits, ils sont cachés dans cette série qui se passe dans un quartier défavorisé. Au contraire, ce qu’on nous montre, ce sont des rues pleines de nids-de-poule, des trottoirs encombrés de poubelles ou de sacs percés, des maisons défraîchies. On n’y voit pas non plus de restaurants chics où l’on salive juste à voir les plats. Ici, on ne bouffe que de la malbouffe, dans des casse-croûte de deuxième ordre. Et les trois jeunes femmes dont on raconte l’amitié, Ada, Fabiola et Caro, ne changent pas de tenue quatre ou cinq fois par épisode. Elles portent presque toujours les mêmes fringues, parce qu’elles n’en ont pas d’autres.

Cette série n’est pas pour autant misérabiliste. Sans doute parce que sa conceptrice, Florence Longpré, qui tient aussi le premier rôle, a abordé la narration sous l’angle de l’humour. On rit beaucoup donc, mais c’est souvent pour ne pas pleurer, en particulier dans la deuxième saison où l’on aborde de front la violence conjugale. Et puis, dans toutes ces histoires souvent dures, on trouve de la résilience, de l’amitié et de l’espoir.

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