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Archives de la catégorie ‘Tennis’

Swiatek : les raisons de la chute

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Photo by WTA/Jimmie48

J’ai été déçu mais pas été étonné par la défaite de Swiatek contre Ostapenko, qui met fin à son règne de 75 semaines au sommet du tennis féminin. De toute façon, si Iga avait surmonté l’obstacle letton, elle aurait buté en quarts, en demies ou en finale. En un mot, je ne voyais pas la Polonaise répéter son triomphe à l’US Open. Il faut souligner que c’est un exploit très difficile. De plus, son invincibilité s’était déjà largement fissurée. Depuis un an, elle avait été battue, et parfois sèchement, par ses principales rivales : trois fois contre Rybakina, deux fois contre Sabalenka, deux fois contre Pegula et une fois contre Gauff.

Bien sûr, Swiatek ne s’était pas écroulée, tant s’en faut. Depuis sa victoire à Flushing Meadows en 2022, elle avait remporté cinq tournois, dont Roland-Garros, ce qui n’est pas rien. Mais elle avait perdu de sa superbe.

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Tennis et zénitude

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Photo by WTA/Jimmie48

Je suis sorti indemne du tournoi de Roland-Garros. Mais un peu fatigué. Quinze jours de tennis, c’est long, même assis sur un canapé devant la télé. Il me semble que je prends ce sport un peu trop au sérieux. Particulièrement quand Iga Swiatek joue. En demi-finales, je me suis surpris debout à lancer des jurons, moi qui ne sacre jamais. Je me suis sans doute trop identifié à la numéro un mondiale. Je ne supporte de la voir perdre que contre Elena Rybakina, une autre de mes préférées. Et encore, il ne faut pas que la défaite soit trop sèche.

Heureusement, ma favorite n’est pas tombée au combat comme à l’Open d’Australie. Pour la troisième fois de sa carrière, cette joueuse de 22 ans seulement a remporté le prestigieux tournoi de Roland-Garros, un bel exploit.

Ce que j’aime bien du tennis, outre les prouesses des joueurs et des joueuses, c’est l’aspect mental de ce jeu, qui nous apprend beaucoup sur la vie. Sur le court Philippe-Chatrier, on peut lire en grosses lettres : « La victoire appartient au plus opiniâtre. » Et c’est souvent le cas.

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Le tennisman qui marchait sur l’eau

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Cette photo J-M. Pochat, publiée dans L’Équipe, est pour moi l’illustration parfaite de l’apparente facilité du jeu de Federer.

Roger Federer jouera le prochain week-end son dernier tournoi professionnel. J’en éprouve évidemment une certaine nostalgie, mais je n’en suis pas triste, car je n’aurais pas aimé voir mon préféré jouer diminué. Et puis, qu’aurais-je pu lui demander de plus ? En 65 ans de passion pour le tennis, aucun joueur ne m’a donné d’aussi grandes joies ni d’émotions plus intenses. Pour moi, Rodgeur, c’était Stefan Edberg et Pat Rafter, mes précédentes idoles, à la puissance 10.

Le Suisse m’a fait écarquiller les yeux pour la première fois en 2001, quand il a éliminé Pete Sampras, septuple champion à Wimbledon. Pendant les deux années suivantes, sa carrière a un peu galéré. Tous vantaient son immense talent, mais on le disait fragile et inconstant. C’est juste que tous les éléments n’étaient pas encore en place. En 2003, il triomphe avec panache au All England Club pour la première fois. Sept autres victoires allaient suivre dans le Grand Chelem anglais.

Federer, il est vrai, n’a pas confirmé tout de suite son arrivée au sommet. Quelques mois plus tard, à l’US Open, il était encore une fois battu par David Nalbandian, une de ses bêtes noires, qui exploitait la faiblesse (toute relative) de son revers sur les balles hautes, comme le fera si bien Rafael Nadal quelques années plus tard. Mais cette année-là, le Suisse a remporté le championnat de fin de saison et c’était parti pour quatre années de domination presque totale. C’est ce que j’appelle sa chevauchée fantastique.

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Quinze jours à Wimbledon

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Elena Rybakova embrassant le trophée de la championne.

Non, je n’étais pas vraiment à Wimbledon. Et pourtant si, car grâce à la télé, je me suis installé au All England Club tous les jours depuis deux semaines, de 9 h le matin jusqu’au milieu de l’après-midi. Je n’ai fait que deux petites exceptions : pour me rendre à mon groupe de conversation en italien. Je ne suis pas allé au cinéma. J’ai peu écrit, peu lu, peu écouté de musique. Pendant ces grands tournois où je reste scotché devant le téléviseur, ma compagne se définit comme une « veuve du tennis ».

Au moins, contrairement à ce que j’avais fait pendant Roland-Garros, j’ai continué à marcher. Les matchs du jour terminés, je mettais mes chaussures de marche, je prenais mes bâtons et je partais vers le Vieux-Port.

Pour les drogués du tennis, la télé est devenue addictive. Je me souviens de l’époque lointaine où, en dehors des fins de semaine, il fallait se contenter d’un résumé de trente minutes en fin de soirée sur NBC. Maintenant, la télé est présente du début à la fin, chaque jour. Pire encore : sur une chaîne comme TSN, on ne vous offre pas que le match en cours sur le central. On vous propose trois ou quatre autres rencontres, voire davantage. La première semaine d’ailleurs, je ne m’en prive pas. Je regarde deux ou trois matchs en même temps, en me baladant d’un à l’autre.

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Nadal et moi

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Je dois avouer, même si je n’en suis pas fier, que j’ai longtemps détesté Rafael Nadal, qui vient de remporter Roland-Garros pour la quatorzième fois. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il battait trop souvent mon favori, Roger Federer, que j’idolâtrais.

Je trouvais tous les défauts à Rafa. Je jugeais son jeu trop défensif, donc ennuyeux. Ses nombreux tics et ses non moins nombreux tocs m’agaçaient. Je le soupçonnais de doper sa musculature aux stéroïdes. Même sa célèbre modestie me paraissait fausse. Bref, pendant les sept ans où j’ai couvert le tennis pour le site web de La Presse, je me suis montré peu gentil à l’égard de ce grand champion.

Puis peu à peu, mon regard a changé. J’ai vu son jeu évoluer. Nadal a amélioré son service et sa volée. Je suis devenu admiratif de sa légendaire combativité ainsi que de sa vive intelligence du jeu. Alors que ses rivaux français Richard Gasquet et Gaël Monfils, issus de la même génération, trouvaient toujours une nouvelle façon de perdre, le Majorquin inventait sans cesse une nouvelle façon de gagner. Dans ce dernier Roland-Garros où il est arrivé sans être au sommet de sa forme et où il a été souvent bousculé, il a démontré qu’aucun joueur de tennis ne savait gérer mieux que lui les points importants.

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Le bonheur d’Ashleigh Barty !

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Photo Dosrgdfnews

La retraite surprise d’Ashleigh Barty, meilleure joueuse de tennis au monde et 25 ans seulement au compteur, est survenue à un moment où je réfléchissais sur le bonheur. « Je suis tellement heureuse, a-t-elle justement confié à Casey Dellacqua, son ancienne partenaire de double. Je sais que dans mon cœur, c’est la bonne chose à faire. »

Ce n’est pas Sonja Lyubomirsky, autrice de « Qu’est-ce qui nous rend vraiment heureux », qui va contredire la championne australienne. « La richesse extrême, la réussite, la passion amoureuse ou la gloire médiatique ne rendent heureux que momentanément », rappelle-t-elle.

Pour le moine bouddhiste Matthieu Ricard, auteur du « Plaidoyer pour le bonheur », la quête de la félicité passe par une réduction de l’importance du moi. Il semble bien que ce soit le cas de Barty, dont on a souvent noté l’absence de prétention par rapport à son statut de numéro 1.

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