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Archives de Mai, 2022

« Mille secrets mille dangers »

milleLa chroniqueuse de La Presse, Chantal Guy, classe « Mille secrets mille dangers », le dernier roman d’Alain Farah, comme l’un des meilleurs livres écrits au Québec dans les 20 dernières années. Je ne connais pas suffisamment notre littérature pour porter un tel jugement. Mais je connais assez la littérature pour dire que c’est un roman très fort. Un livre comme on en lit peu. Un livre qui marque et qu’on n’oublie pas. C’est un autre chroniqueur de La Presse, Patrick Lagacé, qui me l’avait fait découvrir. Il avait adoré cette œuvre d’autofiction. Je me suis fié à son enthousiasme. J’ai été fasciné moi aussi par ce récit.

De quoi s’agit-il ? De la journée de mariage de l’auteur, dont la narration s’étend sur 500 pages. Cela peut paraître beaucoup, mais on ne s’ennuie pas une seule page. La construction est complexe et audacieuse. On a parfois l’impression que Farah va finir par se perdre dans les digressions, qu’il va s’égarer dans les méandres de ses souvenirs. Mais non ! Il se rattrape toujours. Tout finit par se rejoindre et par former un tout. Passionnant ! J’ai déjà hâte de relire ce roman.

Mes carnets fêtent leurs 15 ans

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Lise et moi au lac Como en 2007.

J’ai commencé à tenir ce blogue il y a 15 ans, pendant un voyage en Italie, fertile en surprises et en mésaventures. Un exemple : nous avons découvert à notre arrivée que l’appartement que nous avions loué dans la campagne milanaise était situé au-dessus d’une étable occupée par trois vaches dégageant la bonne odeur du terroir italien. Ce carnet a bien fait rigoler.

Tout comme celui de notre visite à Milan ou plus précisément de notre retour. Nous avions appris par une passagère que le train dans lequel nous étions montés était en panne. Un peu énervés, nous avons suivi les passagers vers un autre train. Sauvés, avons-nous cru, mais pas pour longtemps, car il ne menait pas à la gare d’où nous étions partis. Il avait plutôt emprunté d’autres rails, qui menaient à Lecco, une vingtaine de kilomètres plus au nord, où nous avons dû prendre un autre train pour revenir à Monte. Finalement, il nous a fallu trois heures pour parcourir les 40 kilomètres que nous aurions dû faire en moins de 40 minutes.

Les carnets étaient lancés. J’ai continué à écrire chaque fois que nous partions en voyage. Le nombre de lecteurs augmentant lentement mais sûrement, j’ai créé un blogue pour mieux les accueillir. Lise s’est mise aux photos. Les lecteurs sont passés de quelques dizaines à quelques centaines, puis à quelques milliers quand ma compagne et moi avons parcouru les routes de l’Amérique pendant trois ans et que mon blogue était publié chaque samedi sur le site du magazine Camping Caravaning.

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La terrasse du H3 se prend pour une discothèque

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Ce dimanche en revenant du Jardin botanique, j’ai reçu une goutte de pluie. Merveilleux ! me suis-je dit. N’allez pas croire que j’aime spécialement la pluie. Au contraire. Mais quand les nuages crèvent, la terrasse du H3 ferme. Et quand elle est fermée, nous n’avons plus à endurer son insupportable musique, si tant est qu’on puisse qualifier de musique les bruits de métal que crachent trop fort ses puissantes enceintes. Nous avons l’impression, ma femme et moi, de vivre à côté d’une discothèque.

J’ai pris en grippe cette terrasse située au 8e étage du complexe Humaniti. Pourtant, quand j’ai su que nous aurions pour voisins, de l’autre côté de la cour, une clientèle bon chic bon genre, j’en étais plutôt heureux. Mais j’ai déchanté quand j’ai découvert que ce beau monde allait prendre l’apéro ou dîner au son d’une lancinante musique de danse. Les haut-parleurs costauds commencent à cracher leurs bruits de ferraille à 11 h le matin et ne s’arrêtent qu’à 11h le soir. Je vous assure qu’on peut devenir fou pour moins que ça.

L’après-midi, quand j’essaie d’écrire, j’ai beau fermer la porte extérieure de mon bureau, j’entends sans arrêt les voix hurlantes et les boum boum boum assourdissants des notes graves. Et le soir, quand nous regardons une série, nous avons beau mettre des casques d’écoute, nous entendons malgré tous les bruits de la terrasse qui viennent se mêler aux dialogues de la télé.

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Fini le REM de l’Est au centre-ville

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J’ai poussé un soupir de soulagement quand j’ai appris que le REM de l’Est ne passerait pas par le centre-ville de Montréal. Le réseau de trains légers devait surgir des entrailles de la terre, à quelques centaines de mètres de chez moi, pour poursuivre sa route sur une voie surélevée qui aurait défiguré à jamais le boulevard René-Lévesque avant d’aller démolir le parc Morgan le long de la rue Notre-Dame.

Certes, les piliers de béton auraient été peinturés en blanc, comme le souhaitait le premier ministre Legault. Ce qui les aurait rendus encore plus attrayants pour les graffiteurs, nombreux dans cette ville où la police, qui préfère diriger la circulation, les laisse salir à leur guise.

Certes, une promenade aurait été aménagée sous cette grosse structure. Jolie peut-être. Mais qui serait allé se balader sous une voie où devaient passer des trains toutes les deux minutes ? Pour ma part, j’aurais continué à aller me promener du côté du Vieux-Montréal.

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« Eiffel » : banal mais joli

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Cette affiche décrit vraiment très bien le film.

« Ce film s’inspire largement de faits réels », nous dit-on au début de ce biopic. Il est vrai que Gustave Eiffel a fait construire, non sans difficultés, une tour devenue célèbre dans le monde entier pour l’exposition universelle de 1889. Pour le reste, tout est romancé. La belle histoire d’amour entre l’ingénieur de génie et la belle aristocrate est née de l’imagination des scénaristes. Rien en tout cas dans la vie de cet homme discret n’y confère quelque vraisemblance.

Ce qui me turlupine, ce n’est pas tant qu’on ait imaginé, pour rendre le film plus accrocheur, cette grande passion. C’est qu’elle soit, j’allais écrire banale, disons plutôt prévisible, convenue et artificielle, malgré le charme et le talent des deux acteurs principaux, Romain Duris et Emma Mackey. Soit dit en passant, les deux protagonistes sont censés avoir à peu près le même âge. Dans les faits, ils ont 21 ans de différence. Mais comme à peu près tout est faux dans ce récit, une invraisemblance de plus ou de moins importe peu, finalement.

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