J’aime Paris « toute la vie »
« I love Paris in the morning », dit la chanson, qui ajoute : « Toute la vie, tous les jours… Dans le noir, le soleil, le brouillard ou la grêle, dans les fleurs, en couleur… Un peu, beaucoup, passionnément. » Je ne saurais dire mieux, si ce n’est d’ajouter que j’aime cette ville de plus en plus.
Je me souviens à peine de mon premier séjour dans la Ville Lumière en 1969. Je revenais du Festival du cinéma francophone de Dinard, où, jeune journaliste, j’avais très peu dormi. J’étais si fatigué pendant les deux jours passés à Paris que je m’endormais un peu partout.
Le deuxième séjour, le premier en compagnie de Lise, avait duré neuf jours. J’avais aimé la ville, mais en bon Québécois, je m’étais vite « tanné » de ses résidants. On disait volontiers à l’époque : « Paris est une ville merveilleuse. Dommage qu’il y ait autant de Parisiens ! » Un aphorisme qui se voulait drôle mais qui cachait bien des préjugés.
Nous sommes revenus à Paris trente ans plus tard, cette fois pour cinq semaines. J’ai enfin adoré et la ville et ses résidants. Pourtant, en relisant mes carnets, je trouve que je râle beaucoup. Je m’y plains souvent des hordes de touristes, cette engeance à laquelle j’ai parfois honte d’appartenir. « Quand nous sommes arrivés au pied de la basilique du Sacré-Cœur, ai-je par exemple écrit, j’ai failli rebrousser chemin. On excusera, je l’espère, cette montée de snobisme, mais j’ai dû mal à me voir parmi ce troupeau à qui l’on a dit C’est là qu’il faut aller et qui s’y rend docilement, son petit guide de voyage à la main. »