Catherine Chabot est éblouissante dans La candidate.
J’aime bien regarder une série en rafale. C’est pourquoi, par exemple, j’attends avant de me lancer dans la saison 2 d’Avant le crash, même si je piaffe d’impatience. Un épisode par semaine, ce n’est vraiment pas mon rythme.
Pour La candidate cependant, l’attente n’était pas nécessaire puisque l’Extra de TOU.TV nous l’offre en primeur. Ma compagne et moi avons donc dévoré les dix épisodes en trois jours, et il a fallu se retenir pour ne pas le faire en deux tant cette série nous a emballés.
Cette belle réussite s’appuie d’abord sur le solide scénario d’Isabelle Langlois, qui s’est inspirée du parcours inusité de Ruth Ellen Brosseau. Cette candidate-poteau avait tellement peu de chances d’être élue qu’elle n’a jamais fait campagne. Elle était même en vacances à Las Vegas le jour des élections. Mais surprise : à la faveur de la vague orange qui a vu 59 députés néo-démocrates élus au Québec en 2011, cette gérante de bar à Ottawa, qui parlait peu français, avait enlevé la circonscription de Berthier-Maskinongé.
La candidate ne raconte pas exactement son histoire. Mais Isabelle Langlois s’est servie de ce scénario inusité pour créer un personnage de candidate dont on voulait seulement « la belle face sur les pancartes », mais qui se retrouve, contre toute attente et malgré elle, à l’Assemblée nationale. La minisérie raconte les péripéties rocambolesques de la première année de son mandat.
L’autre ingrédient fort de cette minisérie, c’est son actrice principale, Catherine Chabot. J’avais découvert, et remarqué, cette superbe comédienne dans les films Lignes de fuite et Le guide de la famille parfaite. Dans La candidate, elle est éblouissante. Difficile de ne pas tomber sous le charme. Qui plus est : elle donne le la à une distribution remarquable, où apparaissent notamment Valérie Tellos, en cheffe de cabinet déjantée, et Christian Bégin, en vieil écrivain alcoolo.
La série ne se maintient pas toujours au niveau du premier épisode, un petit chef-d’œuvre, mais elle ne s’essouffle jamais.
La candidate ****1/2
L’Extra offre aussi en primeur La petite vie 30 ans après, au grand déplaisir de son auteur, rappelons-le. Dans ce cas, l’intérêt de regarder les six nouveaux épisodes en rafale est moins grand. C’est comme trop de crème glacée, ça finit par tomber sur le cœur. L’humour de cette série est si atypique, si absurde que je suis incapable d’en absorber trop à la fois. D’ailleurs, si j’avais adoré les deux premières saisons, il y a une trentaine d’années, j’avais décroché au cours des deux dernières. À mon avis, l’effet de surprise disparu, les épisodes finissaient par se ressembler.
C’est un peu le cas ici. Les comédiens ont 30 ans de plus, mais les personnages n’ont pas changé. Pour le meilleur et pour le pire. Cela dit, ils restent tous très bons. Pour ma part, j’ai un faible pour Diane Lavallée (Thérèse) et pour Marc Messier (Réjean). Quant aux répliques, elles continuent de fuser, plus folles les unes que les autres. Il y a là des trouvailles, des perles, des traits d’esprit, de l’inattendu, où l’on reconnaît le génie de Meunier. J’ai parfois ri de bon cœur. Dans l’ensemble toutefois, j’ai plus souri que rigolé.
Cela dit, les nouveaux épisodes s’intègrent bien à cette série-culte, dont la popularité, loin de se démentir depuis 30 ans, devrait durer des décennies encore.
La petite vie ***1/2