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Archives de janvier, 2023

Plus jamais d’alcool ?

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Cette année encore, je relèverai le Défi 28 jours sans alcool. Je n’ai d’ailleurs pas attendu février. Depuis mon anniversaire, le 15 janvier, où j’ai pris un verre de champagne, je n’ai pas ingurgité une seule goutte. La différence par rapport à l’an dernier, c’est que je ne recommencerai peut-être pas à boire. Ou ce sera un verre à l’occasion, un seul, lors des repas entre amis. Pas plus.

Pourquoi, allez-vous me demander ? La principale raison, c’est que j’ai connu depuis le début de décembre plusieurs épisodes d’arythmie. La fibrillation auriculaire, puisqu’il faut l’appeler par son nom, n’est pas un des pires troubles du rythme cardiaque. Mais elle peut entraîner la formation de caillots, lesquels peuvent provoquer un AVC. Rien de très réjouissant, donc. D’autant que, lorsque le cœur se met à battre la chamade, c’est très anxiogène.

Or, l’alcool est un facteur avéré de fibrillation auriculaire. Ce n’est sans doute pas un hasard si ce dérèglement, qui était maîtrisé depuis plus de 12 ans, a resurgi pendant la période des Fêtes et des repas bien arrosés.

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Quand devient-on un vieillard ?

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L’emploi du mot « vieillard », dans mon récent carnet sur mon anniversaire, semble avoir turlupiné un de mes bons amis, qui m’écrit : « À 78 ans, tu n’es pas un vieillard. » Peut-être. Mais à quel âge le devient-on ?

Si le mot « vieillard » donne de l’urticaire aux boomeurs, c’est qu’il est devenu carrément péjoratif. Tout comme « vieux ». « Vieille » est pire encore. Quant à la vieillesse, elle est souvent vue comme une abomination. Charles de Gaulle la considérait comme un naufrage ; Didier Van Cauwelaert, comme « un lent travail de rouille en cale sèche » ; Abel Castel, comme « une inondation ». Pour Philip Roth, « ce n’est pas une bataille, c’est un massacre ». Éric Marchal la décrit comme « la seule guerre perdue d’avance » ; Khaled Hosseini, comme « des moments cruels qui vous tombent dessus sans crier gare ». Pour Zidalbone di Giocomo, elle est « le pire des maux, car elle prive l’homme de tous les plaisirs en lui en laissant l’appétit ». Ouf ! Et pour clore cette liste de citations toutes plus réjouissantes les unes que les autres, ces célèbres vers de Corneille : « Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »

On comprend mieux que personne ne veuille des mots « vieillesse » et « vieux ». On préfère parler de l’« âge d’or » et des « aînés » (ou des « séniors » en France).

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Me voilà à 78 ans !

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Tout comme Sénèque, mon philosophe favori, je pourrais dire désormais : « De quel côté que je me tourne, tout ce que je vois me démontre que je suis vieux. » Tenez, quand j’entre dans l’ascenseur de mon immeuble, il m’arrive de ne pas reconnaître le vieil homme qui apparaît dans les miroirs. Il me faut une seconde pour réaliser que personne ne m’a suivi ; c’est juste moi.

Tenez encore : je me suis remis au yoga. Pour la plupart des postures, ça va, encore que je sois incontestablement plus raide. Mais je ne suis plus capable de faire la salutation au soleil, cet enchaînement de douze mouvements, si fluides et si harmonieux. Enfin, si fluides et si harmonieux quand ils sont exécutés par de belles jeunes femmes sur YouTube. À l’avenir, je devrai me contenter de regarder leurs vidéos.

Autre exemple, lors de mon dernier bilan de santé, l’infirmière me mesure. Je lui demande le chiffre : « 1,76 m », me répond-elle. Quoi ! À peine plus de 5 pieds 9 pouces ! Moi qui faisais 5 pieds 11 jadis. Et malgré tout, j’étais frustré de ne pas avoir atteint les six pieds nécessaires pour devenir un elfe. Moi voilà condamné à vivre parmi les hobbits.

Presque deux pouces de perdus ! Où étaient-ils donc passés ? Mais à la taille, bien sûr ! Les quatre centimètres disparus au sommet se sont déplacés autour de la ceinture. Ce que j’ai cédé en hauteur, je l’ai gagné en épaisseur (encore que le mot « gagné », dans les circonstances, ne soit pas très heureux). Le chimiste Antoine Lavoisier avait raison : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

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40 ans avec un ordinateur

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J’ai acheté mon premier ordinateur il y a un peu plus de 40 ans. Je ne me souviens pas s’il s’agissait d’un Vic 20 ou d’un Commodore 64, le modèle qui lui a succédé. Ce fut un achat impulsif. Je n’avais pas vraiment besoin d’un truc pareil à ce moment-là. D’autant qu’il n’y avait pas grand-chose à tirer de son microprocesseur 8 bits. Avec le recul pourtant, je dois admettre que ce fut un bon achat.

D’abord, les deux garçons, qui avaient six et huit ans, l’ont tout de suite adoré, passant des heures à éviter les fantômes pour dévorer les pac-gommes de leur Pac-Man. Nous venions d’aménager à Neuville, un village près de Québec. L’ordinateur leur a permis de devenir populaires auprès de leurs nouveaux amis. Nous étions, en effet, les seuls du coin à disposer de cette petite machine qui allait bientôt bouleverser le monde.

De mon côté, les jeux n’étaient pas mon fort. Mais grâce à notre petit nouveau, que vous avions installé au sous-sol, j’ai appris à manipuler un ordinateur et je me suis familiarisé avec son fonctionnement. C’est sans doute pourquoi, lorsque Le Soleil est passé à la mise en page électronique quelques années plus tard, je n’ai pas été effrayé par ce changement, l’accueillant au contraire avec enthousiasme. Je n’ai jamais craint non plus, tout au long de ma longue carrière de journaliste, l’arrivée de nouveaux logiciels, qu’ils soient de traitement de texte, de correction ou de mise en page.

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