L’infobésité morbide
Vous en avez marre du négativisme des médias ? Apparemment, il faudra prendre votre mal en patience, car selon une étude sur les médias américains (1), le négativisme dope la consommation médiatique. « Depuis 2010, peut-on lire dans L’Actualité, les médias ont augmenté de façon massive les titres qui évoquent la peur, la rage, le dégoût et la tristesse. L’étude affirme que chaque mot négatif dans un titre augmente le taux de clics de 2,3 %, alors que les mots positifs diminuent le nombre de clics. »
Je suis en train de me dire que mes carnets sont devenus bien trop positifs. Pour augmenter les clics et les « j’aime », peut-être devrais-je recommencer à râler.
Ce négativisme engendre ce que le chroniqueur Olivier Niquet appelle la « fatigue informationnelle ». On peut aussi parler d’actuanxiété, d’infoanxiété, de surinformation ou de surcharge informationnelle. Pour ma part, mon mot favori est « infobésité ». Cette analogie alimentaire, nous dit Wikipédia, a été inventée par David Shenk, qui voulait désigner l’excès de « masse grasse formée par le bombardement d’informations qui étouffe nos processus intellectuels ». C’était il y a 30 ans déjà. Aujourd’hui, il faudrait peut-être parler d’« infobésité morbide ».