Café et politique
Si je n’ai pas écrit depuis quelque temps, c’est que je me suis consacré à corriger pour la énième fois le récit de notre grande virée en caravaning sur les routes de l’Amérique du Nord. Nos aventures et mésaventures avaient d’abord été publiées chaque semaine sur le site web de la revue Camping Caravaning. J’ai refondu les carnets de l’époque pour en faire un livre. Reste à trouver un éditeur ; je m’y remets cet automne.
J’en ai profité, bien entendu, pour peaufiner encore davantage le style ; je ne peux m’en empêcher. Mais ce n’était pas le but premier de cette nouvelle relecture. Je cherchais plutôt à éliminer les détails inutiles, les éléments redondants, les blagues qui tombent à plat avec le recul.
Un ami à qui j’avais fait lire la version précédente m’avait souligné que j’insistais un peu trop sur la poursuite du bon café. Je dois lui donner en partie raison. Il est vrai que ma quête du parfait expresso ou du parfait cappuccino frôle l’obsession. Cela dit, j’estime que le bon café, comme le bon thé du reste, est une caractéristique d’une société où il fait bon vivre.
Avec le recul, je m’aperçois que les États où le café avait un goût de pipi de chat ont voté pour Donald Trump en 2016. J’imagine d’ailleurs mal ce gros bouffeur de hamburgers avec une petite tasse d’expresso à la main. En revanche, les États où l’on pouvait facilement trouver un café digne de ce nom, comme ceux de la côte Ouest, sont restés fidèles aux démocrates. Ce n’est sans doute pas un hasard.
Ces observations valent pour les États-Unis. Je n’oserais pas les généraliser. D’autant que l’Italie, où le café est excellent partout, a élu il y a quelques mois un gouvernement composé de populistes et, pire encore, de racistes. Force est de constater que la xénophobie n’est pas soluble dans la caféine, même de première qualité.