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Archives de août, 2022

Bientôt à L’Île-des-Sœurs

vistal4Lundi dernier, nous ne savions même pas si notre demande de résiliation du bail allait être acceptée. Nous venions tout juste d’envoyer un courriel à Humaniti. Dès le lendemain, la nouvelle arrivait : oui, nous pourrions partir, à un mois d’avis. On ne pouvait demander mieux. « Nous quitterons Humaniti très probablement cet automne, à notre retour de la Gaspésie, ai-je aussitôt écrit sur Facebook, ajoutant : Il nous faut déménager encore une fois, mais nous serons heureux de le faire. Reste juste à savoir où. Les visites commencent dès demain. »

Dès le lendemain, en effet, nous avons visité deux appartements à L’Île-des-Sœurs, tous deux au Vistal, un beau complexe de la Pointe-Sud. Le surlendemain, nous sommes allés voir un autre logement, à Verdun cette fois. Il était très bien rénové  et de surcroît pas très cher. Mais le quartier environnant, malgré le beau parc linéaire, faisait trop ville à notre goût. Le temps était venu d’aller nous établir au beau milieu du fleuve.

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« I don’t care ! »

humaniti

Il y a deux ans, quand nous avons vendu notre appartement de Griffintown, nous avons choisi, ma femme et moi, de rester au centre-ville. Mais nous ne sommes plus aussi sûrs d’avoir fait le bon choix. Certes, nous habitons un bel appartement au cœur du Quartier international, où l’on trouve presque tout à proximité et où presque tout peut se faire à pied. Et si d’aventure nous devons prendre le métro, nous sommes à cinq minutes de la ligne orange et à dix de la ligne verte.

Vivre en plein centre, par contre, entraîne son lot d’inconvénients. Outre le bruit et l’agitation, dont j’ai abondamment parlé déjà, une des choses que je trouve difficiles, c’est l’anonymat. Ça commence dans l’immeuble, un complexe d’une quarantaine d’étages qui compte quelque 500 appartements. Nous croisons des gens dans les ascenseurs. Ce ne sont presque jamais les mêmes. Nous ne savons même pas si ce sont des résidents ou des visiteurs. Scotchés à leur cellulaire, peu de gens se saluent. Moi-même, et cela me désole un peu, j’ai fini par ne plus dire « bonjour » tellement on me répond rarement. D’ailleurs, faudrait-il leur dire « bonjour », « bonjour-hi », « hi », « salve », « buenos dias », « nï hao » ?

Dans les commerces autour, le personnel change constamment. Prenez la boulangerie du rez-de-chaussée. J’ai l’impression de ne jamais parler à la même personne. Peu importe d’ailleurs, car ils ne nous adressent pas vraiment la parole. Tout au plus disent-ils « bonjour » ou « bonjour-hi », puis ils attendent qu’on leur indique quel pain ou quelle pâtisserie on veut. On ne se montre guère plus accueillant au IGA du complexe Desjardins.

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Trogi et le « tabarnacos »

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« Ce film-là, on l’a écrit beaucoup en réaction à ce qu’on voyait et à ce qu’on entendait au cinéma au Québec, a dit Ricardo Trogi à Marc Cassivi, à propos des 20 ans de Québec-Montréal. C’était souvent dans un français international. Les films étaient faits pour être présentés en Europe… On voulait présenter la langue qu’on parle tous les jours. Notre gros cheval de bataille, c’était ça. »

cinocheIl y a de grosses affirmations dans ce paragraphe. Je vais tenter de les démêler. Tout d’abord, des films écrits et tournés au Québec « dans un français international », même avant l’an 2000, je n’en connais pas beaucoup. Quand Trogi parle des films « faits pour être présentés en Europe », fait-il allusion, notamment, au « Déclin de l’empire américain » ? Si c’est le cas, sa critique me semble mal fondée, car les personnages d’Arcand parlaient comme le faisaient à l’époque les intellos et les universitaires québécois. Il n’y avait là rien d’international.

Ce qui me paraît juste, en revanche, c’est que Trogi et ses complices ont lancé la mode du québécois décomplexifié, au cinéma comme à la télévision. Ils n’étaient pas les premiers, tant s’en faut, à écrire en québécois, mais ils l’ont fait franchement, sans la moindre retenue. Ils ont imposé le « tabarnacos ».

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