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La saison des médecins

Lorsqu’on atteint un certain âge, pour ne pas dire un âge certain, il faut voir les médecins. Même en santé, on n’y échappe. Vérifications et mises au point s’imposent. C’est ainsi que depuis deux mois j’ai vu l’ophtalmologiste, l’ORL et le médecin de famille. Je n’ai pas encore rencontré mon cardiologue trop occupé, mais j’ai déjà passé avec succès le test à l’effort. « Un jeune homme de 73 ans ! » a lancé la jeune infirmière qui me regardait me démener sur un tapis roulant de plus en plus abrupt dans le rutilant nouveau CHUM. C’était une flatterie, je ne suis pas dupe, mais elle m’a fait du bien. C’est assurément plus agréable que de se faire traiter de vieux croûton.

En fait cet automne, tous les voyants sont au vert. Les gouttes ont fait leur effet, tant et si bien que la pression des yeux est redevenue normale. L’ophtalmo était content ; moi itou. Les polypes dans le nez ne sont pas réapparus ; je n’ai jamais mieux respiré depuis des lustres. L’ORL aussi était contente. Quant à ma nouvelle docteure, elle n’avait que des bons mots pour mon bilan de santé. Taux de sucre et triglycérides se situent à un niveau optimal. Même le cholestérol, qui inquiétait tant mon ancienne docteure, est redevenu normal. Limite mais normal. Et sans ces satanées statines que je refusais de prendre. J’ai eu bien raison de m’entêter.

J’avais bien fait de changer de médecin l’an dernier. Cette femme me stressait. J’arrivais à son bureau en santé et j’avais l’impression d’en ressortir malade. Ce n’était pas un mauvais médecin, bien au contraire. J’en ai rarement rencontré un qui se souciait autant de la santé de ses patients. Mais c’était une inquiète. C’est sans doute pourquoi elle pratiquait l’hyper-prévention.

Pour moi, la prévention véritable ne consiste pas à prendre des pilules au cas où, à subir des tests au cas où et à aller voir des spécialistes au cas où. Elle consiste surtout à cultiver de saines habitudes de vie.

Les miennes étaient déjà pas mal. Je les ai encore améliorées. Presque tous les matins maintenant, malgré la grisaille, la pluie, le vent ou le froid de l’automne, je pars avec mes tâtons pour cinq kilomètres de marche nordique le long du canal de Lachine. Il faut dire que ma compagne, qui a renoncé pour un temps à la course, m’accompagne. Fini, le farniente ! Avec elle, ce n’est pas : « Est-ce que ça te tente, mon p’tit cœur ? » C’est : « Debout, on y va ! » Les premiers pas sont un peu ardus, surtout les matins de bruine, mais après, je suis content.

Au retour, c’est l’heure de la méditation. Puis, on brunche. Depuis quelques semaines, en effet, nous sommes revenus au régime de l’ashram du Lotus, en 1982 : brunch vers 10 h, collation l’après-midi, souper vers 18 h. Puis, on jeûne jusqu’au lendemain. Aujourd’hui, ce régime est très à la mode ; on l’appelle le jeûne intermittent.  Moi, il me va super bien !

En un mot, j’ai la pêche, comme on dit dans l’Hexagone. La mécanique date de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, mais elle ne couine pas trop.

Reste à ne pas me laisser dévorer par les mauvaises nouvelles, qui continuent à s’accumuler. Il est vrai que la couche d’ozone est en train de se reformer, ce qui prouve que, lorsqu’on s’y met collectivement, on est en mesure de renverser des situations qui paraissaient désespérées. Il est vrai également que les démocrates ont obtenu la majorité au Congrès, ce qui limitera les folies de Trump. Pas sa folie, malheureusement.

Notre merveilleux monde ne se porte pas très bien. Mais ce n’est pas une raison pour se rendre malade.

Commentaires sur: "La saison des médecins" (1)

  1. Johanne V. a dit:

    j’ai moi aussi un médecin du genre de votre médecin antérieur et je partage entièrement votre opinion sur ce sujet. Je me dis souvent qu’à force de chercher un bobo , elle va finir par en trouver, et ça aussi , ça me stresse!

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